28 juin 2019
Les agents de la Direction de la Culture en Lutte !!!
flyer CULTURE MANIF ABD JUIN 2919.pdf
Ils en parlent dans la presse...
« Le musée bleu a le blues » (La Provence, 17 mai 2019)
« Malaise dans les institutions culturelles du département » (La Provence, 21 mai 2019)
« La CGT dénonce une crise des institutions culturelles gérées par le département » (Marsactu, 21 mai 2019)
« Le conseil départemental barricade le parvis des archives » (Marsactu, 1er juin 2019)
« Quand la politique de Martine Vassal entrave les musées départementaux arlésiens » (L’Arlésienne, 11 juin 2019)
« Les agents du Museon Arlaten tirent la sonnette d’alarme » (La Provence, 14 mai 2019)
« Malaise des agents dans les musées départementaux d’Arles » (Marsactu, 13 juin 2019)
« Arles, Mouvement de grève au Museon Arlaten » (La Marseillaise, 14 juin 2019)
« Un pique-nique nourri de revendications » (La Marseillaise, 15 juin 2019)
« Les musées arlésiens font entendre leur voix à Marseille » (La Provence, 15 juin 2019)
« Au Museon Arlaten, tensions feutrées autour de la culture gitane » (Marsactu, 22 juin 2019)
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21 juin 2019
PICNIC de lutte des agents de la Culture aux ABD le 14 Juin 2019
PICNIC DE LUTTE FSU-CGT le 14 Juin 2019
aux ABD Gaston DEFFERRE
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La direction de la Culture du Conseil Départemental 13 en Lutte !!! (suite)
LETTRE OUVERTE
Marseille, le 6 Juin 2019
A l’attention de Madame Martine VASSAL
Présidente du Conseil Départemental 13
Hôtel du Département
OBJET : Bibliothèque Départementale 13
Madame La Présidente,
Les agents de la Bibliothèque Départementale 13 s’inquiètent et vous alertent sur la remise en cause d’un certain nombre de missions et d’activités professionnelles :
- La programmation culturelle est sans cesse remise en cause et désavouée par la Direction de la culture.
- L'équilibre culturel du territoire et le respect du principe d'égalité de service public en matière de lecture publique est mis à mal.
- La création d’un nouveau service le PEEPS qui a pris ses quartiers au sein des ABD remet sans cesse en question la légitimité des locaux dédiés à la bibliothèque. Il est à noter que ce service peine pour l’instant à proposer une animation du bâtiment qui a perdu entre 2016 et 2018 plus de 77% de son public.
- Certains contenus proposés pour le portail internet de la Bibliothèque Départementale 13 sont refusés de façon arbitraire, alors qu’il s’agit de contenus culturels sans aucun caractère politique ou polémique.
- Les budgets de la bibliothèque sont amputés chaque année et ne nous permettent plus d’ores et déjà de fournir une offre documentaire suffisante au réseau tant au niveau qualitatif que quantitatif.
- Des dossiers tels que le numérique sont sans cesse retoqués et n’arrivent pas à être concrétisés.
- Lors des C.A.P, l’ordre des tableaux annuels d’avancement et de promotions ne sont pas respectés. Malgré un avis « Très Favorable » certains agents ne sont pas promus alors qu’ils occupent le rang 1.
- Lors de la mise en place du RIFSEEP, les Bibliothécaires et Attaché de Conservation du Patrimoine catégories A de la filière du Patrimoine se sont vus attribuer des montants socles inférieurs en moyenne de 100 €uros par rapport à leurs homologues de la filière administrative.
- Le droit à la Formation est fortement entravé et les professionnels ne peuvent se rendre aux colloques et aux réseaux d’échanges professionnels.
- Enfin, nous avons appris récemment que le service de la Bibliothèque Départementale 13 devrait fusionner avec la Métropole prochainement. De nombreuses incertitudes demeurent sur nos fonctions et nos responsabilités lors de cette fusion avec la Métropole.
Nous vous sollicitons pour un rendez-vous afin d’aborder tous ces problèmes qui diminuent et entravent notre activité professionnelle pour le service public de la Culture du Département de Bouches du Rhône.
A CE JOUR NOUS N'AVONS PAS DE RÉPONSES !!!
10:36 Publié dans Actualité revendicative, PUZZLE, Qui sommes nous ? | Lien permanent | Commentaires (0)
La Direction de la Culture du CD13 en lutte !!!
Direction de la Culture
du Conseil Départemental 13
La Bibliothèque Départementale 13 dévoyée et censurée
dans ses missions !
Depuis le changement de gouvernance du Conseil Départemental 13, les agents de la Bibliothèque Départementale 13 sont confrontés à des attaques répétées sur leurs missions et leurs compétences.
Le pôle Action Culturelle a été le premier concerné par ces attaques : sa programmation est sans cesse remise en cause et désavouée. Certaines propositions sont validées puis au dernier moment annulées. Ces attaques systématiques et répétées du cadre de travail des équipes consacrées à l’action culturelle ne sont pas sans risques psychosociaux.
Par ailleurs, la bibliothèque reçoit des demandes de la Direction de la Culture lui indiquant «quelles communes » choisir pour la distribution des dispositifs d’action culturelle.
Tout cela bien évidemment de façon informelle et sans aucune trace écrite. Pour rappel, ce type de demande porte atteinte au principe d’égalité d’accès au Service Public qui s’applique aux prestations proposées par la Bibliothèque Départementale 13.
Elle place les agents, dans leur position de fonctionnaire, en situation d’illégalité et compromet de manière inquiétante l’équilibre culturel du territoire mentionné dans les conventions qui lient la bibliothèque départementale aux communes. Les budgets ont été aussi sérieusement baissés.
Une lettre/note signée de tous les cadres de la Bibliothèque Départementale 13 a été adressée le 8 mars à M. le DGS (par Intérim) récapitulant toutes les propositions d’Action Culturelle invalidées sans justifications et faisant état de cette alerte.
A ce jour, cette note n’a toujours pas été transmise par la Directrice de la Culture, laissant les agents sans réponse.
Nous tirons la sonnette d’alarme !
Cela ne peut pas continuer
dans ces conditions !
► La création d’un nouveau service le PEEPS qui a pris ses quartiers au sein des ABD remet sans cesse en question la légitimité des locaux dédiés à la bibliothèque qui est obligée de donner des mètres carrés au détriment du travail et des missions de la BDP. Il est à noter que ce service peine pour l’instant à proposer une animation du bâtiment qui a perdu entre 2016 et 2018 plus de 77% de son public ( 20833 visiteurs en 2016, 4674 en 2018).
►Certains contenus proposés pour le portail internet de la BD13 sont refusés de façon arbitraire, alors qu’il s’agit de contenus culturels sans aucun caractère politique ou polémique.
► Les budgets de la bibliothèque sont amputés chaque année et ne nous permettent plus d’ores et déjà de fournir une offre documentaire suffisante au réseau tant au niveau qualitatif que quantitatif.
► Des dossiers tels que le numérique sont sans cesse retoqués et n’arrivent pas à être concrétisés se heurtant à une incompréhension permanente de la DGA.
► Lors des C.A.P, l’ordre des tableaux annuels d’avancement et de promotions ne sont pas respectés. Malgré un avis « Très Favorable » certains agents ne sont pas promus alors qu’ils occupent le rang 1.
► Lors de la mise en place du RIFSEEP, les Bibliothécaires et Attaché de Conservation du Patrimoine catégories A de la filière du Patrimoine se sont vus attribués des montants socles inférieurs en moyenne de 100 €uros par rapport à leurs homologues de la filière administrative.
► Le droit à la Formation est fortement compromis. les agents qui demandent des formations par le CNFPT ne sont avertis qu’au dernier moment de la validation de leur demande et certains ne peuvent de ce fait y partir.
► Enfin, nous avons appris récemment que le service de la Bibliothèque Départementale devrait fusionner avec la Métropole prochainement et nous avons été fortement incités à établir un calendrier de réunions mensuelles avec les agents en poste dans le domaine culturel à la Métropole. De nombreuses incertitudes demeurent sur nos fonctions et nos responsabilités lors de cette fusion avec la Métropole. Une mise à disposition d’agents — hors de tout cadre réglementaire — au profit de certains évènements métropolitain (Ex : Lecture par Nature) a même été évoquée.
Face à cette situation nous revendiquons que :
Les équipes de la Bibliothèque Départementale 13 souhaitent pouvoir continuer à exercer les missions obligatoires qui sont les leurs et maintenir l’équité du territoire départemental sur la question du développement de la lecture publique. Dans ce cadre, les ressources proposées (ressources documentaires, numériques, action culturelle, formation) « doivent être exempts de toute forme de censure idéologique, politique ou religieuse, ou de pression commerciales ». (Manifeste de l’Unesco pour les bibliothèques publiques, 1994).
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27 mai 2019
Que se passe t-il vraiment à la Direction de la Culture ?
Depuis le changement de gouvernance du Conseil Départemental 13, les agents de la Bibliothèque Départementale 13 sont confrontés à des attaques répétées sur leurs missions et leurs compétences.
Le pôle Action Culturelle a été le premier concerné par ces attaques : sa programmation est sans cesse remise en cause et désavouée. Certaines propositions sont validées puis au dernier moment annulées. Ces attaques systématiques et répétées du cadre de travail des équipes consacrées à l’action culturelle ne sont pas sans risques psychosociaux.
Par ailleurs, la bibliothèque reçoit des demandes de la Direction de la Culture lui indiquant «quelles communes » choisir pour la distribution des dispositifs d’action culturelle.
Tout cela bien évidemment de façon informelle et sans aucune trace écrite. Pour rappel, ce type de demande porte atteinte au principe d’égalité d’accès au Service Public qui s’applique aux prestations proposées par la Bibliothèque Départementale 13.
Elle place les agents, dans leur position de fonctionnaire, en situation d’illégalité et compromet de manière inquiétante l’équilibre culturel du territoire mentionné dans les conventions qui lient la bibliothèque départementale aux communes. Les budgets ont été aussi sérieusement baissés.
Une lettre/note signée de tous les cadres de la Bibliothèque Départementale 13 a été adressée le 8 mars à M. le DGS (par Intérim) récapitulant toutes les propositions d’Action Culturelle invalidées sans justifications et faisant état de cette alerte.
A ce jour, cette note n’a toujours pas été transmise par la Directrice de la Culture, laissant les agents sans réponse.
La suite ►►►►►►► Tract culture Mai 2019.pdf
10:32 Publié dans Actualité revendicative, Qui sommes nous ? | Lien permanent | Commentaires (0)
06 mai 2019
Soutien à la constestation des gilets jaunes
Tribune. Depuis plusieurs mois, le mouvement des gilets jaunes, sans précédent dans l’histoire de la Ve République, bat le pavé de nos rues.
Un mouvement de citoyen·ne·s, né spontanément, qui ne se rattache à aucun parti politique. Un mouvement qui mobilise des dizaines de milliers de Français·e·s chaque samedi, depuis plus de six mois, et qui est soutenu par des millions d’autres. Un mouvement qui réclame des choses essentielles : une démocratie plus directe, une plus grande justice sociale et fiscale, des mesures radicales face à l’état d’urgence écologique.
Ce qu’ils demandent, ils le demandent pour tou·te·s. Les gilets jaunes, c’est nous. Nous, artistes, technicien·ne·s, aut·eur·rice·s, de tous ces métiers de la culture, précaires ou non, sommes absolument concerné·e·s par cette mobilisation historique.
Et nous le proclamons ici : Nous ne sommes pas dupes ! Nous voyons bien les ficelles usées à outrance pour discréditer les gilets jaunes, décrits comme des anti-écologistes, extrémistes, racistes, casseurs… La manœuvre ne prend pas, ce récit ne colle pas à la réalité même si médias grand public et porte-parole du gouvernement voudraient bien nous y faire croire. Comme cette violence qu’ils mettent en exergue chaque samedi. Pourtant la violence la plus alarmante n’est pas là.
Le bilan de la répression s’aggrave chaque semaine. Au 19 avril, on recensait 1 décès, 248 blessé·e·s à la tête, 23 éborgné·e·s, 5 mains arrachées chez les manifestant·e·s. C’est indigne de notre République. Et nous ne sommes pas les premier·e·s à le dénoncer : Amnesty International, la Ligue des droits de l’homme, l’ONU, l’Union européenne, le Défenseur des droits, tou·te·s condamnent les violences policières sur les gilets jaunes en France.
Le nombre de blessé·e·s, de vies brisées, d’arrestations et de condamnations dépasse l’entendement. Comment peut-on encore exercer notre droit de manifester face à une telle répression ? Rien ne justifie la mise en place d’un arsenal législatif dit «anticasseur» qui bafoue nos libertés fondamentales.
Nous ne sommes pas dupes ! La violence la plus menaçante est économique et sociale. C’est celle de ce gouvernement qui défend les intérêts de quelques-un·e·s aux détriments de tous et toutes. C’est la violence qui marque les corps et les esprits de celles et ceux qui s’abîment au travail pour survivre.
Puis nous devons – c’est une urgence historique – affronter collectivement la crise écologique et trouver des solutions justes et efficaces, afin de laisser un monde vivable à nos enfants. Nous ne sommes pas dupes ! Ce gouvernement n’a cessé de reculer sur la question pour ne pas inquiéter les responsables du désastre annoncé. Les gilets jaunes le dénoncent comme les militants écologistes. Aujourd’hui, la convergence des luttes sociales et environnementales est en route.
Nous continuerons à nous indigner, plus fort, plus souvent, plus ensemble.
Et aujourd’hui, nous appelons à écrire une nouvelle histoire.
Nous, écrivain·e·s, musicien·ne·s, réalisa·teur·trice·s, édit·eur·rice·s, sculpt·eur·rice·s, photographes, technicien·ne·s du son et de l’image, scénaristes, chorégraphes, dessinat·eur·rice·s, peintres, circassien·ne·s, comédien·ne·s, product·eur·rice·s, danseu·r·se·s, créat·eur·rice·s en tous genres, sommes révolté·e·s par la répression, la manipulation et l’irresponsabilité de ce gouvernement à un moment si charnière de notre histoire.
Utilisons notre pouvoir, celui des mots, de la parole, de la musique, de l’image, de la pensée, de l’art, pour inventer un nouveau récit et soutenir celles et ceux qui luttent dans la rue et sur les ronds-points depuis des mois.
Rien n’est écrit. Dessinons un monde meilleur.
«A dream you dream alone is only a dream / A dream you dream together is reality.» John Lennon
Les premiers signataires : Juliette Binoche, comédienne ; Emmanuelle Béart, comédienne ; Jeanne Balibar, comédienne, réalisatrice ; Swann Arlaud, comédien ; Bruno Gaccio, auteur ; Anne-Laure Gruet, actrice, réalisatrice ; Gérard Mordillat, romancier, cinéaste ; Annie Ernaux, écrivaine ; Edouard Louis, écrivain ; Stanislas Nordey, metteur en scène comédien ; Denis Robert, écrivain; Yvan Le Bolloc’h, chanteur, comédien ; Elli Medeiros, artiste ; Marion Montaigne, autrice de BD ; Gilles Perret, réalisateur ; Alain Damasio, écrivain ; Liliane Rovère, comédienne ; Jean-Claude Petit, compositeur, chef d’orchestre ; Anouk Grinberg, actrice ; Frank Margerin, auteur de BD ; Simon Abkarian, comédien ; China Moses, musicienne ; Alexandre Gavras, producteur ; Fanny Cottençon, comédienne ; Guillaume Brac, cinéaste ; Julien Seri, réalisateur ; Mireille Perrier, comédienne ; Alain Guiraudie, cinéaste ; Emile Bravo, auteur de BD ; Luis Rego, comédien ; Olivier Rabourdin, comédien ; Christian Benedetti, metteur en scène directeur ; Christine Boisson, actrice ; Jean-Pierre Thorn, cinéaste ; Sam Karmann, acteur réalisateur ; Anne Alvaro, comédienne ; Bernard Blancan, comédien réalisateur ; Xavier Durringer, auteur réalisateur ; Pierre Schoeller, cinéaste ; Florent Massot, éditeur ; Martin Meissonnier, compositeur, réalisateur ; Aline Pailler, productrice radio ; Stéphane Brizé, réalisateur ; Dominique Cabrera, réalisateur ; Jacques Bonnaffé, comédien ; Mariana Otero, réalisatrice ; Laurent Bouhnik, réalisateur ; David Hermon aka Cosmic, musicien ; Jean-Pierre Duret, ingénieur du son, réalisateur documentaire ; Blandine Pélissier, metteuse en scène ; Ludovic Bource, compositeur ; Niko Kantes (Sporto Kantes), musicien ; Robert Guédiguian, réalisateur producteur ; Ariane Ascaride, actrice.
08:49 Publié dans Actualité revendicative, Qui sommes nous ? | Lien permanent | Commentaires (0)
Nous accusons !!!
Depuis le 17 novembre 2018, plusieurs centaines de milliers de citoyen·ne·s expriment leur inquiétude face à un pouvoir sourd à leurs revendications. Ils trouvent la force et le courage de prendre la parole en disant haut et clair qu’ils en ont assez et ne subiront plus les effets des politiques néfastes qui depuis plusieurs décennies pillent impunément leur travail et les biens communs.
Les voix des gilets jaunes ont permis de mettre à nu les mensonges et les pseudo-justifications « scientifiques » données par le pouvoir et la meute de ses courtisans pour couvrir l’ampleur et l’importance de la prédation. Leur soulèvement a montré le vrai sens d’une politique qui a sciemment organisé le transfert des biens laborieusement accumulés par 95 % de la population vers les 5 % des couches les plus aisées. Leur force a été de faire prendre conscience de la duplicité d’un pouvoir, osant se féliciter d’avoir multiplié par quatre les énormes richesses détenues par une infime minorité. Avec la grande majorité des Français.es, nous nous sommes reconnu.e.s dans la prise de conscience des gilets jaunes. Chacun.e de nous a pu constater que, dans tous les secteurs de la société, nous étions confronté.e.s aux effets des mêmes politiques qui tendent à aggraver constamment les inégalités sociales.
D’emblée, les demandes et les attentes de changement nées avec ce soulèvement populaire ont été clairement développées. Elles se sont aussitôt heurtées à un pouvoir qui n’a cessé d’en ignorer le contenu pour en affadir la portée déstabilisante. Ce fut d’abord le silence assourdissant d’un président et de sa cour, murés dans leur palais. Ce fut ensuite la tentative de duper la foule avec les fausses promesses et les petites aumônes concédées en faisant encore payer les moins aisés et les services publics. Ce fut aussi la mise en place d’un simulacre de consultation d'où l'on avait avait très savamment extirpé toute possibilité d’interaction et de débat. Ce fut, surtout, la décision claire et réfléchie d’empêcher par tous les moyens l’expression publique des demandes et des revendications.
Tout a été fait pour réduire au silence les manifestants. Dès les premiers actes, le pouvoir a choisi la violence en demandant aux forces de l’ordre de dégager les péages d’autoroutes, les ronds-points, de bloquer l’accès aux points de convergence des manifestations et, surtout, d’intervenir avec « fermeté ». Nous avons tou.te.s vu la traduction de ces ordres sur le terrain : nous avons constaté de nos yeux les filtrages et les arrestations arbitraires aux entrées des villes, empêchant les manifestations de se dérouler et la parole de s’exprimer. Nous avons vu les cabanes des ronds-points détruites et toujours courageusement reconstruites. Les techniques d’intervention policière consciemment choisies (nassage, lancement de gaz lacrymogène dès le début des manifestations, tirs de LBD sans sommation) provoquaient elles-mêmes les rares actes de violence en cherchant délibérément l’affrontement avec les manifestants.
Semaine après semaine, cette technique meurtrière et liberticide a été appliquée avec une intensité croissante. Protégées par le pouvoir et couvertes par l’omerta d’une grande partie des médias, des troupes policières épuisées par le travail se laissent aller aux pires exactions. Des centaines d’hommes et de femmes manifestant pacifiquement ont été attaqué.e.s sans aucune raison et très souvent avec un acharnement insensé. Depuis le mois de décembre, le nombre des blessés graves augmente sans cesse : les personnes ayant subi de graves traumatismes se comptent par centaines. Aucune parole n’a été prononcée par le président de la République ou son gouvernement à l‘égard des victimes, et en particulier de Zineb Redouane, tuée après avoir été atteinte alors même qu’elle fermait sa fenêtre. Rien ne semble plus pouvoir arrêter cette dramatique escalade et nous avons honte de devoir assister à la mise en scène des autofélicitations du pouvoir censé contenir une « foule haineuse ».
Le choix de la répression violente contre toutes celles et ceux qui osent se lever pour prendre la parole contre ces agissements n’est certes pas nouveau, il a notamment été mis en pratique dans les quartiers populaires et contre des groupes vulnérables comme les migrant.e.s et les roms ou encore contre les mouvements sociaux, mais depuis novembre 2018 un seuil a été franchi. Cette stratégie de la répression violente a trouvé son apogée lors de la manifestation du 1er mai 2019 : non seulement on a assisté au déploiement de tout l’éventail de l’arsenal répressif de l’État, mais le gouvernement s’est rendu coupable une fois de plus de mensonge avéré en criant au scandale d’une supposée « attaque » de l’hôpital de la Pitié Salpêtrière par des manifestant.e.s venu.e.s trouver refuge. Ce mensonge d’État est le mensonge de trop. Il révèle l’état de fébrilité et de panique d’un pouvoir aux abois.
Il faut que s’arrête cette violence d’État !
Nous accusons le ministère de l’Intérieur de provoquer sciemment les réactions de violence dans nos villes, sur les ronds-points et les lieux de discussions publiques, afin de criminaliser toute personne qui s'oppose à ses lois et à ses politiques funestes.
Nous accusons le gouvernement d’employer contre des civils des armes de guerre bannies dans l’ensemble des pays occidentaux en ignorant les mises en garde répétées de plusieurs organismes internationaux.
Nous accusons la hiérarchie de la magistrature d’avoir accepté de couvrir cette politique néfaste en appliquant aveuglément et servilement les ordres donnés par le pouvoir exécutif.
Nous accusons l’Inspection Générale de la Police Nationale d’avoir diligenté des enquêtes de façade et qui, à notre connaissance, n’ont débouché sur l'interpellation d’aucun membre des forces de « maintien de l’ordre ».
Nous accusons celles et ceux de la presse et des médias télévisuels qui ont accepté de se transformer en porte-voix du ministère de l’Intérieur et de la préfecture sans accomplir aucun contrôle sur leurs sources.
Nous appelons l’ensemble des citoyens à se joindre au mouvement social pour dénoncer la dérive autoritaire du gouvernement et nous exigeons la démission de M. Castaner ainsi que l’ouverture d’une commission d’enquête indépendante afin de faire la lumière sur les dérives des vrais responsables de sorte qu’ils soient traduits en justice.
Signataires :
Mokhtari Abdenour, chercheur en Sociologie
Marc Abélès, anthropologue, EHESS
Nicole Abravanel, historienne, université de Picardie
Maira Abreu, doctorante en sociologie, Université de Paris 8 Sadia Agsous, Centre de recherche français à Jérusalem Karen Akoka, Université Paris-Nanterre
Thomas Alam, politiste, université de Lille
Arié Alimi, avocat au barreau de paris
Manali Allen, littérature française, Université de Rutgers Paul Alliès, politiste, université de Montpellier
Horacio Amigorena, psychanalyste, ancien professeur Jean-Loup Amselle, anthropologue, EHESS
Frédéric Audard, Géographe, Université d’Aix-Marseille
Marie Auffray-Seguette, sociologue, Institut Catholique de Paris
Saliou Ba, étudiant en Master Intervention et développement social
Magali Ballatore, MCF, AMU
Marie Baltazar, anthropologue, jeune docteure EHESS
Ludivine Bantigny, historienne, université de Rouen
Jérémie Barthas, historien, CNRS, Paris
Jean-Marc Baud, doctorant à l’ENS de Lyon
Hélène Baye, enseignante en collège, Seine-Maritime
Hugues Bazin, chercheur en sciences sociales
Sylvain Beck, sociologue et éducateur spécialisé, Paris
Yazid Ben Hounet, anthropologue, CNRS, Laboratoire d’Anthropologie Sociale Sami Ben Jaffel, entrepreneur, Montpellier
Henri Bensidhoum, boulanger
Christophe Benzitoun, linguiste, Université de Lorraine
Alain Bertho, Anthropologue, Université de Paris 8
Stéphane Bikialo, linguiste et littéraire, université de Poitiers
Soline Blanchard, sociologue, Université de Lausanne
Cécile Blatrix, politiste, AgroParisTech
Françoise Bloch, socio-anthropologue, CNRS
Alexis Blouet, juriste
Philippe Bobichon, historien, CNRS
Yann Boniface, Informatique, Université de Lorraine
Pascal Bonnard, politiste, Université Jean Monnet Saint-Etienne
Stéphane André, enseignant-chercheur Sciences Ingénieur, Université de Lorraine
Armelle Andro, enseignante-chercheuse démographe, Paris 1
Pascal Anger, Enseignant, Université d’Angers
Fabien Archambault, historien, université de Limoges
Christophe Bonneuil, historien, Cnrs
Véronique Bontemps, anthropologue, CNRS, Paris
Yannick Bosc, historien, Université de Rouen
Paul Bouffartigue, sociologue, CNRS, Aix-en-Provence
Ali Boulayoune, sociologue université de Lorraine
Philippe Boursier, professeur de sciences économiques et sociales, Rennes
Driss Boussaoud, neuroscientifique au CNRS, Marseille
Théo Boyadjian, enseignant, lycée Aulnay-sous-Bois
Françoise Brunel, MCF honoraire, Paris 1
Monique Buresi, documentaliste, Musée du Louvre
Pascal Buresi, historien, CNRS-EHESS, Lyon
Joel Cabalion, sociologue, Université de Tours
Joseph Cacciari, Université Paris-Est Marne-la-Vallée
Claude Calame, historien, EHESS, Paris
Adrian Calmettes, doctorant en économie, université Nice Sophia Antipolis
Romain Carnac, politiste, université de Lausanne
Vanessa Caru, historienne, CNRS
Thérèse Casadamont-B., retraité de l'Éducation nationale, Montpellier
Nicolas Castel, Sociologue, Université de Lorraine
Jean-Noël Castorio, historien, Université du Havre
Antoine Chambert-Loir, mathématicien, Université Paris-Diderot
Arnaud Chabrol, éditeur
Vincent Charbonnier, université de Nantes-ÉSPÉ
Laurence Charlier, anthropologue, MCF, Université Jean Jaurès Toulouse
Bernard Charlot, Université Paris 8 et UFS de Sergipe, Brésil.
Lucie Chartier
Francis Chateauraynaud, sociologue, EHESS, Paris
Séverine Chauvel, sociologue, Université de Paris-Est-Créteil
Sébastien Chauvin, sociologue, Université de Lausanne
Delphine Chedaleux, enseignante-chercheuse en infocom, Université de Lausanne
Luc Chelly
Stéphanie Chevrier, éditrice
Marie-Pierre Chopin, sciences de l'éducation, Université de Bordeaux
Sylvie Chiousse, socio-anthropologue
Cristina Ciucu, philosophe, EHESS
Yves Cohen, historien, EHESS
Sonia Combe, historienne, Centre Marc Bloch
Fanny Cosandey, Historienne, EHESS, Paris
Enzo Cormann, dramaturge, MCF ENSATT, Lyon
Claire Cossée, sociologue, UPEC
Annie Couëdel, sciences de l’éducation Paris 8
Pierre Cours-Salies, sociologue, Paris 8
Pascal Cristofoli, ingénieur de recherche, EHESS, Paris
Marie Cuillerai, Paris Diderot
Alexis Cukier, philosophe, université de Poitiers
Mariannick Dagois, Université Paris8
Leyla Dakhli, historienne, CNRS, Paris
Jocelyne Dakhlia, Historienne, EHESS, Paris
Aurélie Damamme, sociologue, Université de Paris 8
Jean-Marie Darbon, directeur de recherche INSERM retraité, Toulouse
Fanny Darbus, sociologue, université de Nantes
Clara Da Silva, enseignante de philosophie, Lycée Lavoisier, Paris 5ème
Anne Dauphiné, juriste à la recherche d’un emploi
Corinne Davault, sociologue, université de Paris 8
Etienne De Clara, Biologiste, Université de Columbia
Laurence De Cock, historienne, Paris
Joan Deas, doctorante en science politique, Sciences Po Grenoble
Alice Debauche, sociologue, Université de Strasbourg
Adrien de Jarmy, doctorant en histoire des débuts de l’islam, Sorbonne Université
Christian Delacroix, historien
Christian Delarue, animateur du site amitie-entre-les-peuples.org
Frédéric Delarue, docteur en histoire contemporaine
Fabien Desage, science politique, Université de Lille
Claire Desmitt, doctorante en Sciences de l’éducation, Université de Lille.
Sophie Desrosiers, historienne et anthropologue, EHESS
Victoire Diethelm, doctorante en Lettres Modernes, Université de Bourgogne Franche Comté
Nicolas Dot-Pouillard, Chercheur en sciences politiques, Beyrouth
Etienne Douat, sociologue, Université de Poitiers
Yann Dourdet, Professeur de Philosophie.
Marnix Dressen-Vagne, sociologue UVSQ UMR Printemps
Jeanne Drouet, ingénieure CNRS Lyon
Bruno Drweski, historien, politologue. INALCO, Paris
Vincent Dubois, Université de Strasbourg
Jeanne Dulyse Pasquet, enseignante spécialisée
François Dumasy, historien.
Lucie Dupré, anthropologue, INRA
Jean-Baptiste Durand, chercheur CNRS, Toulouse
Julien Durand, post-doc INSA, Toulouse
Henri Eckert, sociologue, Université de Poitiers
Nicole Edelman, historienne
Suzanne El Farra, écrivaine, professeur
Philippe Enclos, juriste, université de Lille
Didier Epsztajn, animateur du blog “entre les lignes entre les mots”
Nathalie Ethuin, science politique, université de Lille
Corine Eyraud, sociologue, Université Aix-Marseille
Jules Falquet, féministe, sociologue, Université de Paris
Patrick Farbiaz
Héloïse Faucherre-Buresi, fonctionnaire stagiaire, ENS de Lyon
Jean-Michel Faure, Pr émérite sociologie, université de Nantes
Benjamin Ferron, sociologue, UPEC
Agnès Fine, anthropologue, EHESS
Marianne Fischman, sciences économiques et sociales, Académie de Paris
Anders Fjeld, philosophe, Université Paris Diderot
Mathieu Flinois, Doctorant en sociologie, Université de Provence
Jean-Philippe Foegle, Juriste, Université Paris Nanterre
Jean-Michel Fourniau, sociologue, IFSTTAR
Lydéric France, Enseignant-Chercheur, Géosciences, Université de Lorraine Bernard Friot, sociologue, Université Paris Nanterre
Laurent Gabail, anthropologue, Université Toulouse Jean Jaurès
Jérôme Gaillaguet, sociologue, EHESS, Paris
Claire Gallien, MCF études anglophones, UPVM3, Montpellier
Juliette Galonnier, sociologue, Ined
Edith Galy, PU en ergonomie, Université Nice Sophia-Antipolis
Camille Gardesse, sociologue urbaniste, Université Paris Est
Médéric Gasquet-Cyrus, sociolinguiste, Université d’Aix-Marseille
Pascal Gassiot , Fondation copernic, Toulouse
Vincent Geisser, chercheur CNRS, président CIEMI
Frédérick Genevée, historien, responsable de musée
Julie Gervais, politiste, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Mehdi Ghouirgate, Historien, Université Bordeaux-Montaigne.
Laurence Giavarini, enseignante-chercheuse, Lettres, Université de Bourgogne Pascale Gillot, philosophe, université de Tours.
Tommaso Giuriati, doctorant en sociologie, Université de Corse
Boris Gobille, politiste, Ecole Normale Supérieure de Lyon
Josua Gräbener, politiste, Bruxelles
Maurizio Gribaudi, historien, EHESS, Paris
Pascal Guibert, enseignant-chercheur, Université de Nantes
Michelle Guerci, journaliste
Caroline Guibet Lafaye, sociologue, philosophe, CNRS
Pierre Guillemin, doctorant en géographie, Université de Caen Normandie
Elie Haddad, historien, CNRS
Hugo Harari-Kermadec, économiste, ENS Paris-Saclay
Samir Hadj Belgacem, sociologue, Université Jean Monnet, Saint-Etienne
Iulia Hasdeu, anthropologue HETS Genève
Jean-Marie Harribey, économiste, Université de Bordeaux
Ingrid Hayes, historienne, Université Paris-Nanterre
Benoit Hazard, anthropologue, CNRS, IIAC
Anaïs Henneguelle, économiste, Université de Rennes 2
Jacqueline Heinen, sociologue, UVSQ
Odile Hélier anthropologue
Mélanie Henry, historienne
Odile Henry, Sociologue, Université Paris 8
Etienne Hubert, historien, EHESS, Paris
Romain Huret, historien, EHESS, Paris
Sabina Issehnane, économiste, Université Rennes 2
Mila Ivanovic, Docteure en sciences politiques sans poste, Paris
Lloyd Izard, Institut Méditerranéen d’Océanologie, Université d’Aix-Marseille Louis Jachiet, informaticien, CNRS, Lille
Nicole Jacques-Lefèvre, Professeur des Universités émérite Nanterre, lettres Lionel Jacquot, Sociologue, Université de Lorraine
Sébastien Jahan, Historien, Université de Poitiers
Anne Jollet, Historienne, Université de Poitiers
Nicolas Jaoul, Anthropologue, CNRS/IRIS/EHESS
Pierre Jardon, Professeur, Université de Grenoble
François Jarrige, Historien, université de Bourgogne, Dijon
Marc Jeanmougin, informaticien, Télécom Paris
Fanny Jedlicki, sociologue, université du Havre
Samy Johsua, Professeur retraité Université Aix-Marseille
Elise Julien, historienne, Sciences Po Lille
Lama Kabbanji, chercheuse, IRD-CEPED
Damien Keller, bibliothécaire, Rennes
Danièle Kergoat, sociologue, CNRS
Pierre Khalfa, économiste, Fondation Copernic
Michel Kokoreff, sociologue.
Jean-Luc Kop, psychologie, Université de Lorraine
Isabelle Krzywkowski, Université Grenoble Alpes
Claire Lacour, mathématicienne, Université Paris-Est Marne-La-Vallée Rose-Marie Lagrave, sociologue, EHESS
Bernard Lahire, sociologue, ENS de Lyon
Ouida Lambert Bordji, enseignante en anglais - St Germain en Lay
Michel Lanson, professeur retraité
Mathilde Larrère, historienne
Sabine Laurent, maîtresse de conférence à la retraite
Christian Laval, sociologue, Université Paris Nanterre
Hervé Le Crosnier, éditeur, Caen
Gildas Le Dem, journaliste
Eric Lecerf, philosophe, Université Paris 8
Chloé Leprince, journaliste
Julien Léonard, historien, Université de Lorraine
Erwan Lehoux, enseignant en sciences économiques et sociales à Rouen Benoît Leroux, sociologue, Université de Poitiers
Brice Le Gall, sociologue et photographe, EHESS
Frédéric Le Roux, mathématicien, Sorbonne Université Université Paris 8 et 7 Emir Mahieddin, anthropologue, CNRS
Pascal Maillard, Littérature française, Université de Strasbourg
Jean Malifaud, mathématicien, syndicaliste FSU
Jean-Claude Mamet, syndicaliste
Léopoldine Manac’h, étudiante en anthropologie, EHESS.
Jimmy Markoum, enseignant en histoire-géographie, Lycée Angela Davis - Saint-Denis Anne Martel, Biophysicienne - Grenoble
Antoine Lévêque, ATER en science politique, Sciences Po Lyon
Wenceslas Lizé, sociologue, Université de Poitiers
Gaëlla Loiseau, sociologue, université du Havre
Camille Louis, philosophe,
Gilles Martinet, géographe, doctorant à la Sorbonne Nouvelle - Paris 3 Gustave Massiah, économiste
Gutierrez Beatriz Hispaniste
Béatrice Matrot, enseignante lycée Chalon-sur-Saône.
Gérard Mauger, sociologue, CNRS
Guillaume Mazeau, historien, Université Paris-1 Panthéon Sorbonne
Véronique Melchior, Psychologue clinicienne
Lamia Mellal ITRF, IREMAM
Eléonore Merza Bronstein, anthropologue, co-directrice de De-Colonizer.
Noufissa Mikou, professeure retraitée, Université de Bourgogne
Christophe Mileschi, professeur, université Paris Nanterre
Lamia Missaoui, Sociologue, Université de Versailles St-quentin-en yvelines
Sylvie Monchatre, sociologue, Université Lumière Lyon2
Vincent Monfort, STAPS, Université de Lorraine
Marc Moreigne, écrivain et enseignant Arts du spectacle, Université d’Evry Val d’Essonne Danielle Moyse, chercheuse associée IRIS ( EHESS, CNRS, INSERM)
Laurent Mucchielli, CNRS, Laboratoire Méditerranéen de Sociologie, Aix-en-Provence Mustapha Nadi, PU 63ème, Electronicien, Université de Lorraine
Yvan Najiels, enseignant.
Philippe Nabonnand, Enseignant, Université de Lorraine
Erik Neveu, science politique, Université de Rennes
Norig Neveu, histoire, CNRS, IREMAM, Aix-en-Provence
Olivier Neveux, Ens de Lyon
Gérard Noiriel, historien, EHESS, Paris
Vincent Nyckees, linguiste, Université Paris Diderot
Anne-Claudine Oller, sociologue, UPEC
Julien O’Miel, politiste, Université de Lille
Claude Paraponaris, économiste, Université Aix Marseille
Alain Parrau, chargé de cours littérature française, Paris 7
Frédéric Perdreau, EC sciences de gestion, Université de Saint-Etienne
Stéfane Paris, informaticien, université de Lorraine
Willy Pelletier, sociologue, université de Picardie
Bastien Pereira Besteiro, sociologue, Université Lumière Lyon 2
Anne Petiau, sociologue, Paris
Roland Pfefferkorn, sociologue, Université de Strasbourg
Anne-Laure Piallat, professeur, Paris
Béatrice Pinat, professeur des écoles, Créteil
Michel Pinault, historien des sciences et des milieux scientifiques
Dominique Plihon, économiste, université Paris 13
Raphael Porteilla, politiste, université de Bourgogne
Paul Platzer, physicien, université Bretagne Loire
Marion Plault, sociologie, université Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines
Clyde Plumauzille, historienne, CNRS, Paris
Pierre Puchot, écrivain, journaliste
Jean Puyade enseignant en espagnol retraité Paris
Pablo Rauzy, informaticien, Université Paris 8
Gianfranco Rebucini, anthropologue, EHESS
Candice Raymond, historienne, université Paris 1
Manuel Rebuschi, philosophie, université de Lorraine
Yannick Reix - directeur cinéma Jacques Tati - 93
Eugenio Renzi, enseignant, journaliste
Michèle Riot-Sarcey, historienne
Fabrice Riceputi, enseignant et historien, Besançon
Marie-Pierre Rousseau Boileau, AED, lycée Les Pannevelles 77
Nicole Roussel, retraitée
Valérie Roussel, Enseignante, Philosophie. Académie de Limoges
Laura Ruiz de Elvira, politiste, IRD-CEPED
Valérie Sala Pala, politiste, Université Jean Monnet Saint-Etienne Alessandro Sarti, mathématicien, CNRS-EHESS, Paris
Daniela Scancella, Ingénieur d’études EHESS
Michel Seigneuret, Biophysicien, CNRS, Université Denis Diderot-Paris 7 Nicolas Sembel, Sociologue, Université Aix-Marseille
Silvia Serrano, politiste, Sorbonne Université
Thomas Shaw, comédien, Paris
Catherine Simon, journaliste, écrivain
Patrick Simon, démographe, Ined, Paris
Maroula Sinarellis, retraitée, LaDéHiS/CRH/EHESS
Rémi Sinthon, sociologue, Paris
Michèle Soriano, latino-américaniste, Université Toulouse Jean Jaurès Paul Sorrentino, anthropologue, EHESS
Karim Souanef, sociologue, université de LIlle
Jacques Testart, biologiste, INSERM
Marie-Thérèse Têtu, sociologue, CNRS Lyon
Charles Thibout, chercheur, IRIS
Gérard Tollet, enseignant, université P12-UPEC
Christian Topalov, sociologue, EHESS, Paris
Marc Tomczak, automatique et traitement du signal, université de Lorraine Jean-Louis Tornatore, anthropologue, université de Bourgogne
Jean-Luc Tornero, retraité, enseignant, syndicaliste
Jocelyne Tournois, retraitée, Université de Lorraine
Michel Touzet, libraire
Maryse Tripier, sociologue Université Paris-Diderot
Vanessa Tico Rivera, Ergonome Toulouse
François Valegeas, urbaniste, Université Paul-Valery Montpellier 3
Patrick Vassallo, économie sociale et solidaire, Paris 8
Mélanie Vay, Université de Paris Panthéon-Sorbonne
Carlo Vercellone, économiste, Université de Paris 8
Frederic Verhaegen, MCF psychologie, université de Lorraine
Pauline Vermeren, philosophie, Paris 7 / Paris 8
Bernard Vernier, anthropologue
Sébastien Vignon, politiste, Université de Picardie
Christiane Vollaire, philosophe, Paris
Sophie Wauquier, linguiste, Université Paris 8, Université pour la Paix.
Pierre-Olivier Weiss, ATER en sociologie, Laboratoire Méditerranéen de Sociologie, Aix-en-Provence
Sylvie Wharton, sociolinguiste, Université d’Aix-Marseille
Carole Yerochewski, sociologue, Université du Québec en Outaouais
Michelle Zancarini-Fournel, historienne, université de Lyon
Nadjet Zouggar, islamologie, Université Aix Marseille
Elisabeth Zucker
Nepthys Zwer, germaniste, Strasbourg
https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/...
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15 avril 2019
Manifestations du 1er mai 2019
Le 1er mai 2019, ensemble, résolus et engagés dans les manifestations
Le 1er mai est une journée d’action et de mobilisation internationale pour les droits des travailleur-se-s, le progrès social, la paix et la solidarité.
Dans la continuité des nombreuses luttes menées, il s’agit de poursuivre et amplifier les batailles pour que les urgences sociales et climatiques soient enfin prises en compte par le gouvernement et le patronat.
Aujourd’hui, 9 millions de personnes vivent avec des revenus en dessous du seuil de pauvreté dont 6 millions sont privé-e-s d’emploi, et de nombreux-ses jeunes sont en situation de précarité. Dans le même temps des dividendes de plus en plus importants sont versés aux actionnaires. C’est une autre répartition des richesses qu’il faut mettre en œuvre ainsi qu’une fiscalité plus juste et plus progressive.
A l’inverse des choix politiques actuels, il est urgent de revaloriser les salaires du privé et du public, les minimas sociaux et les pensions, développer des services publics de qualité sur tout le territoire, gages de cohésion sociale et de plus d’égalité, d’établir une protection sociale de haut niveau, socle de notre modèle social basé sur la solidarité, créer des emplois de qualité dans le privé comme dans le public et assurer l’égalité professionnelle, permettre la réussite de tous les jeunes et l’accès à un haut niveau de qualification à toutes et tous ainsi que l’autonomie de la jeunesse, une éducation émancipatrice, gratuite sans restriction de nationalité.
Les injustices sociales explosent et sont étroitement liées aux risques environnementaux que personne ne peut plus ignorer et qu’il faut prendre en compte. Réchauffement climatique, perte considérable de la biodiversité, épuisement des ressources naturelles, pollutions des océans, usage immodéré de produits phytosanitaires, dissémination de perturbateurs endocriniens… Les dégradations sont nombreuses et atteignent souvent des seuils d’irréversibilité à court terme. Les conséquences pour les populations sont de plus en plus dramatiques. Il est urgent de prendre les mesures nécessaires pour permettre une transition environnementale juste socialement.
Le gouvernement doit agir sans délai et à grande échelle pour permettre la construction d’une société plus juste, plus solidaire, non discriminante qui réponde aux questions environnementales, sociales et de santé sans les dissocier.
Les organisations s’engagent à lutter, avec la même force, au renforcement des libertés publiques et contre toute restriction du droit à manifester, à s’exprimer et à s’organiser. Elles condamnent les répressions syndicales envers les salarié-e-s et les jeunes organisées par le patronat et le gouvernement. Elles dénoncent fortement les mesures répressives et parfois violentes déployées par le gouvernement dans le but de faire taire le fort mécontentement et la grande exaspération du plus grand nombre.
Décidées à construire les mobilisations unitaires afin d’obtenir des avancées et cesser toutes les régressions sociales et environnementales, lutter contre la montée de l’extrême droite, ensemble et dans l’unité, les organisations CGT, FSU, SOLIDAIRES, UNEF et UNL appellent à une forte journée de mobilisation ce 1er mai sur l’ensemble du territoire, pour l’amélioration des droits des travailleur-se-s, pour le progrès social, la paix et la solidarité internationale.
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04 mars 2019
"Refonder le contrat social avec les fonctionnaires"
Anicet Le Pors, ministre de la Fonction publique entre 1981 et 1984
Emmanuel Macron a décidé de s’en prendre aux salariés sous statuts, que ceux-ci soient réglementaires ou législatifs. Il a notamment stigmatisé au cours de la campagne présidentielle le statut général des fonctionnaires, le jugeant « inapproprié ». Arrivé à la tête de l’État il a d’abord parachevé la réforme du code du travail entreprise sous le quinquennat de François Hollande imposant comme référence sociale majeure le contrat individuel de droit privé négocié de gré à gré tout en bas de la hiérarchie des normes. Restait alors à en généraliser l’application, dans le privé comme dans le public. Il y avait des précédents (La Poste, France Télécom), mais le président de la République a choisi d’entreprendre sa croisade néolibérale par la réforme de la SNCF pour supprimer le statut des cheminots au sein d’un service public dégradé. La rouie était libre alors pour une réforme de la fonction publique concernant un cinquième de la population active du pays.
À cette fin, le premier ministre Édouard Philippe a lancé, le 13 octobre 2017, une gigantesque opération baptisée CAP22, à la fois un leurre au sens où l’exécutif savait parfaitement ce qu’il voulait faire, mais c’était aussi le moyen d’accréditer l’idée d’une politique sérieuse parce que complexe et d’une réelle élaboration collective. Mais la démarche s’est révélée chaotique, un rapport qui devait être rendu public fin mars 2018 ne l’a pas été et l’opération a tourné au fiasco. Car dès le 1er février 2018 le premier ministre a annoncé les trois terrains principaux de la réforme : le recrutement massif de contractuels au lieu du recrutement par concours de fonctionnaires, l’établissement de plans de départs volontaires, la rémunération dite au mérite. Ces orientations ont été renouvelées lors d’un second comité interministériel de transformation publique, le 29 octobre et un projet de réforme de la fonction publique a été présenté le 13 février 2019, dans la perspective d’une adoption définitive d’un projet de loi avant l’été.
Le statut général des fonctionnaires n’a cessé d’être attaqué depuis la promulgation de son titre 1er par la loi du 13 juillet 1983, soit sous forme d’offensives frontales (loi Galland du 13 juillet 1987, rapport annuel du Conseil d’État en 2003, réforme Sarkozy-livre blanc Silicani en 2007-2008), soit sous forme de plusieurs centaines de modifications ponctuelles du statut général conduisant à un véritable « mitage » du texte et le dénaturant partiellement. Il reste que, par là et depuis 36 ans, le statut a néanmoins prouvé sa solidité et son adaptabilité. L’opération CAP 22 relevait de la première catégorie. Inscrivant leur démarche dans la seconde catégorie, les promoteurs de la réforme aujourd’hui présentée affirment vouloir maintenir le statut, mais les nombreuses modifications annoncées pourraient, à terme, le rendre inopérant. Ce qui singularise la politique actuelle c’est une volonté de substituer l’idéologie managériale à l’esprit de service public et pour cela lever tous les obstacles à sa marchandisation. Les conséquences en seraient graves pour les administrations de l’État, des collectivités territoriales et les établissements publics hospitaliers et de recherche. Une politique profondément contraire à la conception française de la fonction publique. Ce serait, pensent les managers qui nous gouvernent, l’heure enfin venue du New Public Management.
Un projet qui aligne le secteur public sur le secteur privé
Le projet met d’entrée en cause un statut qui n’offrirait pas aux fonctionnaires « la reconnaissance et les perspectives professionnelles escomptées ». Mais outre qu’une telle affirmation ne repose sur aucune enquête d’opinion, elle dispense ses auteurs de l’analyse des causes d’une insatisfaction réelle des agents de la fonction publique qui tiennent notamment à la nature des missions qui leurs sont assignées par les exécutifs, aux conditions de vie et de travail qui leurs sont faites, à l’insuffisance de leur pouvoir d’achat et à la précarité, aux entraves mises à l’exercice des droits. Cette carence dans l’analyse scientifique des causes se retrouve dans celle des effets des mesures envisagées. Aucune étude d’impact ne figure au dossier communiqué aux organisations syndicales alors qu’une telle étude devrait être préalable à toute formulation des réformes. Cette politique est dépourvue de toute réflexion sur la gestion prévisionnelle des effectifs et des compétences, de la mise en œuvre de multi-carrières assorties des formations correspondantes, de justification sérieuse sur le recours aux contractuels, de la mesure concrète des incidences sectorielles de la numérisation, des conditions de promotion de l’égalité femmes-hommes, de la participation effective des personnels à la gestion des services au lieu de bavardages récurrents sur le dialogue social.
Toutes autres sont les préoccupations du gouvernement qui n’aborde la réforme du statut que sous l’angle d’une simple transposition de management de l’entreprise privée au secteur public. Il s’agit de « responsabiliser les managers publics en développant les leviers qui leur permettront d’être de vrais chefs d’équipe ». On voit ici poindre une conception autoritaire antérieure au statut qui nécessite la levée de toute contrainte à l’exercice d’un pouvoir hiérarchique qui ne souffre pas la discussion. À cette fin la mesure principale consiste à recruter massivement des contractuels à tous niveaux et dans toutes les catégories de la fonction publique de l’État afin de disposer de personnels plus dociles par conformisme ou intérêt. Il est significativement précisé que des contractuels venant du privé pourront occuper des postes de direction. Les contrats pourront prendre la forme de contrats de projets, lesquels projets pouvaient tout aussi bien être conçus dans le cadre statutaire actuel. Un nouveau type de CDD pour la fonction publique sera créé. La fonction publique territoriale verra élargies les possibilités de contrats à temps non complets. Le projet prévoit également, bien que de manière encore très imprécise, des mesures clairement, inspirées du code du travail, la possibilité de rupture conventionnelle des contrats, plans de départs volontaires, etc. Toutes ces dispositions visent à écarter progressivement les fonctionnaires en place au profit de personnels sous contrats.
Un projet qui porte atteinte au service public et qui réduit les garanties statutaires
Cette politique qui vise à affaiblir le statut en le contournant, est en premier lieu préjudiciable à l’administration elle-même dont la neutralité et l’impartialité sont menacées par un recrutement moins garanti dans son intégrité, une formation non maitrisée et une stabilité réduite. D’où les références incantatoires à la déontologie, expression particulière de l’extension recherchée du « droit souple », non normatif. Le contrat assorti d’un code de bonne conduite est généralement plus permissif que le droit positif. Au plan territorial ces pratiques ont la faveur des gestionnaires des métropoles et des intercommunalités, mais gagnent aussi certains élus locaux. Certaines des dispositions du projet vont favoriser cette évolution. Un contrôle dit déontologique sera renforcé sur des activités dites sensibles. Ce contrôle sera également exercé sur les fonctionnaires effectuant des allers-retors entre le public et le privé, ce qui est une manière d’en révéler l’existence sinon de l’encourager. La pratique du « rétro-pantouflage » s’est beaucoup développée au cours des dernières années, elle a été notamment le fait de l’Inspection générale des Finances, Emmanuel Macron en est le meilleur exemple. Cette pratique vise à rien moins qu’à privatiser l’État.
Les garanties statutaires des fonctionnaires sortiraient affaiblies d’une telle réforme. Car il est d’autant plus question de dialogue social dans le projet que ce dialogue est méconnu par les pouvoirs publics : ainsi la place des négociations sur les rémunérations n’a cessé de se restreindre depuis 35 ans jusqu’au blocage de 2010. Toutes les organisations syndicales ont déploré la pratique de réunions multipliées qui ne tiennent aucun compte de leurs propositions. Les instances de concertation traditionnelles voient leurs compétences réduites. Les comités techniques paritaires (CTP) qui avaient vocation à intervenir dans la gestion des services, mais qui avaient perdu leur caractère paritaire au cours des dernières années (devenus alors des CT) disparaissent dans des comités sociaux d’administration (CSA) par fusion avec les comités d’hygiène, de sécurité et de conditions de travail (CHDCT. Les commissions administratives paritaires ‘CAP) voient leurs compétences fortement diminuées. Leur avis préalable sur les questions d’avancement, de promotion, de mutation, de mobilité est supprimé (sauf sur ces deux derniers ponts pour la fonction publique hospitalière), ceci de manière à « doter les managers des leviers de ressources humaines nécessaires à leur action », avec les risques d’arbitraire et d’autoritarisme subséquents. Le recours aux ordonnances pour la validation de dispositions législatives en matière de négociation est très discutable. La rémunération au mérite comme levier de gestion des ressources humaines et l’entretien professionnel se substituant à la notation sont également évoqués mais sans plus de précision que par le passé. Une reprise en main de la gestion du temps de travail, notamment dans la FPT est clairement annoncée mais ses modalités restent imprécises.
Un projet qui tourne le dos à la conception française de la fonction publique
Le projet d’Emmanuel Macron ignore l’histoire. Il n’y est fait référence à aucun moment dans le discours gouvernemental. Or, la fonction publique française d’aujourd’hui est l’aboutissement d’un processus pluriséculaire qui a vu notamment la Révolution française supprimer les privilèges, la vénalité des charges publiques, puis un XIXe et un XXe siècle s’affronter deux lignes de forces, l’une autoritaire, l’autre démocratique, jusqu’au statut général des fonctionnaires après la deuxième guerre mondiale avec le statut général des fonctionnaires de l’État de 1946, statut fondateur consacrant la conception du fonctionnaire-citoyen contre celle du fonctionnaire-sujet qui avait prévalu jusque-là. Cette conception a été réaffirmée par le statut fédérateur de 1983 qui en a enrichi le contenu et l’a étendu aux agents publics des collectivités territoriales et à ceux des établissements publics hospitaliers et de recherche. Cette histoire permet d’identifier des tendances lourdes dont aucun gouvernement ne peut s’affranchir durablement. La connaissance de l’histoire est indispensable pour éclairer le présent et définir des perspectives également absentes du projet macronien qui ne se situe qu’ « ici et maintenant ».
Le projet d’Emmanuel Macron ignore la démarche rationnelle, scientifique, plus que jamais nécessaire dans un monde complexe. Le néolibéralisme a abandonné au marché les questions de gestion au moment où elles en appelaient à plus d’intelligence et de volonté. Les bases matérielles que constituait le secteur public ont été diminuées par les privatisations, la programmation a cédé devant la dérégulation, l’État et les collectivités publiques ont perdu leurs moyens d’expertise. En France, les instruments de planification économique, d’aménagement du territoire, de rationalisation des choix budgétaires, de prévision et de stratégie ont cédé le pas aux dogmes de la concurrence, de réduction de la dépense publique, d’une mondialisation financière ne souffrant aucune contestation. Cette régression de la raison est particulièrement sensible dans le service public vecteur de l’intérêt général. La réforme de la fonction publique, dite aussi de l’État est le dernier avatar de cette contre-révolution.
Le projet d’Emmanuel Macron est contraire à la morale républicaine. Sans qu’il soit besoin de revenir sur les turpitudes de l’entourage qu’il s’est choisi et ses observations méprisantes pour ceux que la réussite n’a pas gratifiés, il est le représentant d’une classe et d’une caste hautaine et dure aux plus faibles. La primauté de l’intérêt général, l’affirmation du principe d’égalité, l’éthique de la responsabilité sont des valeurs qu’il ne tient pas pour déterminantes. Ce comportement se retrouve dans le projet de réforme de la fonction publique : idéologie néolibérale au lieu de sens du service public et de l’État, autoritarisme hiérarchique plutôt que discussion et négociation, le manager à la place du citoyen.
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01 mars 2019
Courrier à la Présidente Mme VASSAL concernant la C.A.P du 29 Janvier 2019
A l’attention de Madame Martine VASSAL
Présidente du Conseil Départemental 13
Hôtel du département
Objet : Carrières des fonctionnaires territoriaux/Commissions Administratives Paritaires du 29 janvier 2019
Madame La Présidente,
Nous tenons à revenir sur la dernière Commission Administrative Paritaire du 29 janvier et vous faire part d’un certain nombre de remarques permettant l’amélioration des carrières des agents du Conseil Départemental 13.
Au lendemain de la CAP du 29 Janvier la déception était grande chez les personnels. Encore une fois la CAP du 29 Janvier n’a pas permis de « prendre en compte » un grand nombre d’agents méritant un avancement de grade et /ou une promotion interne.
Beaucoup d’Adjoints Administratifs Principaux de 1ère classe occupent des fonctions de Rédacteur Territorial à la DGAS et beaucoup de Rédacteurs Principaux de 1ère classe occupent des fonctions d’Attaché avec de nombreuses responsabilités et notamment dans les Maisons Départementales de la Solidarité comme Secrétaires Généraux.
Les agents ont besoin de reconnaissance et le déroulement de carrière fait partie du statut des fonctionnaires dès lors que l’on remplit toutes les conditions dont l’avis « très favorable » de la hiérarchie. Les tableaux d’avancement pour la CAP du 29 janvier fixe un classement des agents par cadre d’emploi. Or, le non-respect de l’ordre de classement dans les nominations démotive profondément les personnels.
Nous estimons que tous les agents doivent pouvoir bénéficier dans leur longue carrière d’au moins une promotion interne. Beaucoup trop d’agents y échappent sans raison et sans réelle explication de leur hiérarchie et des syndicats.
Beaucoup d’agents de Catégorie C de la filière administrative atteignent au moins 30 années d’administration sans connaître une promotion interne avec le passage en Catégorie B. C’est très injuste au regard de l’engagement professionnel remarquable de ces agents.
Devant cette pénurie d’avancements de grade et de promotions internes qui impactent le pouvoir d’achat, le pouvoir de vivre, la collectivité doit trouver les moyens de promouvoir un plus grand nombre d’agents du CD13.
Pour les avancements de grades vous connaissez notre revendication depuis au moins l’instauration des ratios en 2012. Pour la FSU Territoriale les ratios à 100 % ne sont que Justice. Et encore plus depuis votre accord pour leur instauration cette année à la Métropole.
Concernant les promotions internes la collectivité doit pouvoir anticiper sur les nombreux départs à la retraite d’au moins 1000 agents dans les 4 années qui viennent.
Nous ne soutenons pas la réforme de la fonction publique du Gouvernement Philippe. La place faite aux contractuels est contraire au principe de la fonction publique. Nous sommes pour une Fonction Publique de métier. La fonction publique est un engagement pour un service public de qualité et égal pour tous les usagers et les citoyens de ce département.
Pour permettre beaucoup plus de promotions internes, nous demandons que soit ouvert autant de promotions internes que de départs à la retraite pour les cadres d’emplois non soumis aux effectifs constants.
Notre collectivité s’appuie sur de nombreux cadres d’emplois pour remplir ses obligations en matière de compétences obligatoires. Nous devons pouvoir garder la qualité de nos activités en remplaçant prioritairement chaque départ à la retraite par un nombre de promotions internes chez les cadres d’emplois d’Attaché, de Rédacteur, d’ingénieur et de Technicien. Nous ne sommes pas fermés à d’autres cadres d’emplois mais en termes de fonctionnement de notre institution le remplacement de ces cadres d’emplois est prioritaire.
Nous nous tiendrons à la disposition des services de la DRH pour préciser nos revendications.
Mais la priorité, pour la FSU Territoriale du CD13, est de dénoncer « le fiasco démocratique de la dernière CAP du 29 janvier 2019 » afin qu’il ne se reproduise pas.
Dans l’attente d’une réponse de votre part, nous vous transmettons Madame La Présidente, nos cordiales salutations.
Copie : M. De CIBON DGS ( Par Intérim) ; M. GUBIAN DRH ; M. CAMPARIOL DGAS ; Mme THIEBAUT DGACV ; M. DE CAMARET DGAET ; Mme DENIEUL – LEFORT DGAAD.
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