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31 mars 2006

Appel unitaire des unions départementales pour la manif contre le CPE du 04/04/06

Appel des Unions Départementales

FSU, CGT, FO, CFDT, CFTC, CGC, UNSA et SOLIDAIRES

des Bouches du Rhône

Amplifier la mobilisation : le mardi 4 avril,

nouvelle journée d’action

Le succès des arrêts de travail, des grèves et la puissance des manifestations du 28 mars, leur caractère unitaire et intergénérationnel, tout comme la durée du mouvement et son ampleur dans les lycées et universités montrent une mobilisation historique, pour exiger le retrait du CPE et l'ouverture de négociations.

Il est urgent que les plus hautes autorités de l'État prennent la mesure de la situation et répondent sans ambiguïté à cette revendication. Pour éviter l'enlisement du pays dans une crise profonde, le gouvernement doit s'y résoudre. L'intersyndicale demande au Président de la République d'utiliser ses prérogatives constitutionnelles pour que le CPE soit retiré.

Les organisations syndicales réitèrent l'exigence de lever l'hypothèque du CPE en le retirant et à partir de là d'engager des négociations immédiates sur l'emploi, la précarité, les modalités d'accès à l'emploi, la formation et l'avenir des jeunes.

Elles appellent les salariés, les étudiants, les lycéens, dès aujourd'hui et tout au long de la semaine à s'appuyer sur la dynamique unitaire, à multiplier les initiatives pour exprimer leur exigence de retrait. Elles les invitent notamment à intervenir auprès de tous les parlementaires.

Les organisations syndicales sont déterminées à amplifier la mobilisation. Elles mettent le gouvernement en garde contre toute tentative de coup de force notamment en direction des étudiants et des lycéens. D'ores et déjà elles décident d'une nouvelle journée d'action interprofessionnelle d'arrêts de travail, de grèves et de manifestations le 4 avril.

Manifestation à 10 h 30 – Rendez-vous au

Vieux Port

18:11 Publié dans Tracts | Lien permanent | Commentaires (0)

Appel à la greve du FSU contre le CPE pour le 04/04/06

Nous sommes des millions contre le C.P.E.

Mais le premier ministre n’entend rien !

De Villepin refuse le débat démocratique et ne veut pas entendre l’énorme cri de colère qui a été poussé par 3 000 000 de manifestants le 28 mars dans les rues de notre pays.

cri de colère qui a été poussé par 3 000 000 de manifestants le 28 mars dans les rues de notre pays.

Colère qui a conduit des millions de salariés du privé et du public à faire grève ce jour là.

Comme l’indique la déclaration nationale des 12 organisations syndicales d’étudiants, de lycéens et de salariés, appelant à une nouvelle journée de grève et de manifestations le 4 avril, il est urgent que les plus hautes autorités de l’État prennent la mesure de la situation et répondent sans ambiguïté à notre revendication de retrait du CPE.

  •  

  • Nous ne voulons pas d’une loi qui institue une précarité déjà existante. Au contraire, il faut augmenter nos garanties collectives. C’est un mensonge de dire qu’en licenciant plus facilement, les patrons vont embaucher. Le chômage est un fléau social.
  •  

     

  • Nous ne voulons pas d’une société qui n’offre que le chômage et la précarité comme avenir.
  •  

le CNE, le CPE, l’instauration de l’apprentissage à 14 ans, le travail de nuit possible dès 15 ans, le CDD de 18 mois pour les salariés de 57 à 60 ans et les exonérations sont des cadeaux aux entreprises pour accroître la flexibilité au détriment des droits sociaux

NOUS DISONS STOP !

Poussons encore plus fort le mardi 4 avril !

Tous en grève et dans l’action

Public-Privé, tous ensembles !

Manifestation à 10 h 30 – Rendez-vous au Vieux Port

sous la banderole FSU

18:05 Publié dans Tracts | Lien permanent | Commentaires (0)

23 mars 2006

CPE journée d'action des 23 et 28 mars 2006

le 23 et le 28 Mars
Mobilisation unitaire
contre le C.P.E.


Après la formidable ampleur de la manifestation du samedi 18 mars, qui a vu descendre dans la rue plus 1 500 000 personnes pour obtenir le retrait du CPE et devant l’obstination du gouvernement, les organisations syndicales d’étudiants, de lycéens, de salariés appellent à amplifier la mobilisation.

Les organisations syndicales de salariés soutiennent la mobilisation et les initiatives du jeudi 23 mars organisées par les étudiants et lycéens et appellent à contribuer à sa réussite.

A Marseille le Jeudi 23 Mars
Rassemblement à 10h30 au Vieux Port
la manifestation se rendra à la Porte d’Aix
où à partir de 12h auront lieu des prises de parole ainsi qu’un concert

L’ensemble des organisations syndicales appellent le mardi 28 mars à une journée d’action interprofessionnelle avec arrêts de travail, grèves et manifestations. (Le lieu et l’heure du rassemblement seront communiqué prochainement)

Suite à l’appel solennel lancé dès samedi par l’ensemble des organisations syndicales le gouvernement doit avoir la sagesse de sortir de l’impasse dans laquelle il s’est mis : il doit retire le C.P.E.

La section SDU-13 FSU du Conseil Général appelle l’ensemble des personnels à se mobiliser et à participer aux manifestations pour le retrait du C.P.E.

La FSU a déposé un préavis de grève
pour le jeudi 23 et le mardi 28 mars.

15:07 Publié dans Tracts | Lien permanent | Commentaires (0)

21 mars 2006

éducateurs PJJ interdits de séjour au tribunal de Marseille

Syndicat National des Personnels de l’Education Surveillée
Protection Judiciaire de la Jeunesse
SNPES-PJJ / FSU
Fédération Syndicale Unitaire
Section des Bouches du Rhône

Communiqué de presse du 14 mars 2006

JOURNEE PORTE OUVERTE AU MINISTERE DE LA JUSTICE ?

AU TRIBUNAL POUR ENFANTS DE MARSEILLE
LES EDUCATEURS DE LA PJJ
SONT INTERDITS DE SEJOUR POUR DEUX MOIS !

Le 06 février dernier, l’ensemble des éducateurs et assistants de service social travaillant dans les trois services de milieu ouvert de la PJJ de Marseille ont envoyé un courrier aux magistrats du tribunal pour enfants. Ils souhaitaient porter à leur connaissance diverses réflexions relatives aux dysfonctionnements constatés lors des audiences en tribunal.

Ces remarques faisaient état :
- de l’absence de salle d’attente et de la promiscuité imposée entre les auteurs d’actes de délinquance et leur victime, générant parfois de vives tensions ;
- de l’absence d’un local de travail pour les avocats, les obligeant à rencontrer leurs clients dans le couloir devant tout le monde, à faire des allées et venues et à discuter entre eux en pleine salle d’audience, pendant les jugements ;

Les professionnels constataient également :
- que les histoires familiales, les compte-rendus d’examens psychologiques, etc. étaient abordés devant les co-auteurs, posant de graves problèmes de confidentialité vis-à-vis de jeunes et de familles issus souvent du même quartier ;
- que de plus en plus fréquemment le magistrat qui juge n’est pas celui qui a ordonné les mesures et suivi le jeune, et qu’il ne connaît donc ni la personnalité, ni la situation, ni l’évolution du jeune, ce qui va à l’encontre de l’esprit même de l’ordonnance de 45 ;
- qu’à plusieurs reprises il y a eu des débordements langagiers de la part de certains membres du Parquet.

Les professionnels de la PJJ souhaitaient avoir un échange avec les magistrats, permettant de « concilier les différentes exigences auxquelles les uns et les autres sont confrontés, dans l’espoir de trouver les voies d’une amélioration du fonctionnement de la Justice au TPE de Marseille ».

Pour seule et unique réponse, ils se sont vu reprocher d’avoir osé porter un regard sur les pratiques du tribunal… et ont été « punis » comme des garnements pour cette offense : lundi 13 mars, on leur a fait transmettre l’interdiction immédiate de se présenter au tribunal – que ce soit pour les jugements ou pour les audiences en cabinet – pendant deux mois !…..

Outre le caractère infantile et infantilisant d’une telle réaction, que signifie cette « interdiction », si ce n’est décider délibérément de priver les mineurs qui passent au tribunal de la parole éducative des professionnels qui se sont occupés d’eux pendant plusieurs mois ? Qui est « puni » sur le fond ?
A coup sûr, pas les éducateurs, mais les adolescents, leur famille, et au-delà la façon dont la justice des mineurs est désormais rendue à Marseille. Ceci est profondément choquant.

Après la « liste noire » des jeunes délinquants du Parquet de Marseille, voici celle de leurs éducateurs !

Nous nous adressons dès à présent aux organisations syndicales de magistrats et d’avocats, afin de dénoncer les conséquences d’une telle décision et chercher à rétablir un dialogue entre professionnels.

09:36 Publié dans Tracts | Lien permanent | Commentaires (0)

14 mars 2006

Manif du 18 mars contre le CPE

DE Villepin nous propose une usine à Gaz

Ce qu’on veut c’est le retrait du

CPE !

Ce qu’on refuse c’est la précarité !

Amplifions la mobilisation

Manifestons massivement le 18 mars

L’ensemble des mesures gouvernementales que sont le CNE, le CPE, l’instauration de l’apprentissage à 14 ans, le travail de nuit possible dès 15 ans, le CDD de 18 mois pour les salariés de 57 à 60 ans est une remise en cause de nos droits collectifs.

Et ce n’est pas en mettant du joli papier autour que De Villepin va nous faire accepter cette marchandise.

Les manifestations du 7 mars marquées par un très grand succès constituent une montée en puissance dans la mobilisation et les actions engagées, tant chez les salariés que chez les étudiants et les lycéens, pour le retrait du CPE.

Malgré cela et les désaccords qui s’élèvent au sein de sa majorité, le gouvernement s’obstine.

Les organisations syndicales de salariés, étudiantes et lycéennes réunies le 9 mars ont réaffirmé leur volonté d’obtenir le retrait du CPE, porteur de précarité, discriminatoire pour la jeunesse et donc pénalisant pour l’avenir de la société.

Même dans la fonction publique, la déréglementation se développe. Les gouvernements successifs Raffarin et De Villepin plutôt que développer l’emploi statutaire qui garantit la neutralité, la continuité des services publics et l’égalité d’accès à ceux-ci engagent des mesures qui les remettent en cause au travers du Contrat à Durée Indéterminée, du PACTE (là aussi pour les moins de 26 ans).

 

De Villepin est seul….

…..Soyons des millions à manifester

 

Le samedi 18 MARS 2006

à 15 h

RV à la Porte d’aix Marseille

17:40 Publié dans Tracts | Lien permanent | Commentaires (0)

03 mars 2006

Greve du 07 mars 2006

DÉCLARATION NATIONALE DES ORGANISATIONS ÉTUDIANTES ET LYCÉENNES

ET DES ORGANISATIONS SYNDICALES DE SALARIÉS

Les manifestations unitaires du 7 février ont constitué une première étape importante. Les organisations syndicales réaffirment leur volonté commune de poursuivre la mobilisation pour obtenir le retrait pur et simple du CPE.

Ce contrat constitue une discrimination forte à l’égard de la jeunesse qu’il condamne à la précarité.

Se rajoutant au Contrat Nouvelle Embauche à destination des salariés de toutes générations dans les entreprises de moins de 20 salariés, il annonce une fragilisation du contrat de travail de tous les salariés.

Le gouvernement confirme sa volonté de passer en force. Il donne des raisons supplémentaires pour développer les mobilisations.

Les organisations syndicales mettront tout en œuvre localement pour la réussite des actions décidées par les organisations de jeunes.

Elles décident d’une grande journée nationale de mobilisation des jeunes et des salariés le 7 mars prochain. Elles appellent leurs structures locales à organiser des manifestations communes.

Dans cet état d’esprit, afin de permettre à un maximum de salariés de participer à cette action,

 

La FSU 13 appelle à la grève le 7 mars 2006

Manifestation unitaire à Marseille

Le 7 mars à 10 h 30 au Vieux Port

                                                                                                                                                                                                                             

Les organisations syndicales départementales :

UNEF – UNL – FSU - CGT - CFDT – CFTC – CFE CGC – UNSA – Solidaires

                                                                                                                                                                                                                             

Le Contrat Première Embauche est beaucoup plus précaire que le CDD

On vous dit que le gouvernement va intervenir auprès des banques pour qu’elles ne refusent pas un prêt à un jeune en CPE…

Tout jeune à la merci du licenciement du jour au lendemain, n’a pas seulement peur du refus d’un prêt par un banquier, il a surtout peur de ne pas pouvoir le rembourser !

6 à 8 ans de super précarité pour tous les jeunes…et bientôt quel que soit l’âge… ?

Si le jeune est soumis à plusieurs CDD consécutifs, ils sont re qualifiables en un CDI.

Mais avec le CPE, en cas de rupture du contrat durant les deux premières années, un nouveau CPE pourra être conclu après 3 mois. Le syndicat peut aller en justice à la place du salarié pour faire qualifier des CDD successifs en CDI (L-122-3-16) dans le CPE pas de recours !Les CPE peuvent se succéder sans motif, sans recours, sans contrôle : un jeune pourra en faire trois de suite, et être viré à chaque fois au bout de deux ans, puis passé 26 ans, il pourra encore faire un contrat CNE de deux ans. Cela fait 8 années de précarité, toute la jeunesse. Les CDD sont limités à 18 mois maxi

 

Le CPE limite les recours juridiques puisque l’employeur n’est pas censé motiver son licenciement. Exemple : le Droit du Travail actuel protège les femmes enceintes du licenciement. Désormais, elles pourront l’être sans difficulté.

 

Un CDD doit être payé jusqu’au terme. Si l’employeur rompt un CDD sans motif, il doit payer le jeune salarié jusqu’au terme prévu pour son CDD.

Avec le CPE, rien de tel.

Un CDD ne peut pas servir à occuper un poste permanent de l’entreprise sinon c’est un CDI.

Une succession de CPE sur des postes en CDI  sera possible.

Pour signer un CDD, il faut un motif exceptionnel :

Soit " surcroît exeptionnel de travail "

Soit " remplacement d’un salarié absent ".

Pour signer un CPE, c’est le seul choix de l’employeur : qu’est-ce qui le guidera sinon la possibilité de pouvoir le mettre dehors sans motif ?

Mais le pire :

La rupture d’un CDD doit être motivée pas celle du CPE ! L’absence de motif, c’est la soumission totale à l’arbitraire, c’est une forme de barbarie juridique, c’est l’absence de recours. L’absence de motif, c’est la soumission totale à l’arbitraire, c’est une forme de barbarie juridique, c’est l’absence de recours.

15:55 Publié dans Tracts | Lien permanent | Commentaires (0)

CDI, CDD, CNE, CPE…. En avant la régression !

L‘existant

Jusqu’à présent, en droit du travail français, le contrat de travail de droit commun, c’est le CDI, le contrat de travail à durée indéterminée. Comme son nom l’indique, il dure sans limitation, tant que l’employeur ne licencie pas ou tant que le salarié ne démissionne pas. Bien sûr, le licenciement est possible, mais depuis 1973, il ne peut être prononcé sans être basé sur un motif réel et sérieux. Ce motif peut être d’ordre économique : suppression de poste, fermeture d’établissement,…ou tenant à la personne : motif disciplinaire, insuffisance professionnelle, inaptitude au poste et impossibilité de reclassement,…
Par contre, il ne peut être fondé sur une discrimination, sur un état de grossesse ou sur un abus de droit. Pour savoir quel est le motif du licenciement et apprécier s’il est réel et sérieux, la lettre de licenciement doit le mentionner expressément, dès lors que le licenciement intervient après la fin de la période d’essai. Si le salarié estime que le licenciement n’est pas fondé, il peut saisir le juge des prud’hommes. La durée de la période d’essai est fixée par le contrat ou par la convention collective, car la loi est muette sur ce point. Les tribunaux estiment raisonnable une période d’un à deux mois pour les employés et techniciens, jusqu’à trois mois pour les cadres, voir six mois pour les cadres supérieurs.
Il existe, à côté, le CDD, contrat à durée déterminée, qui ne peut être conclu que dans des cas précis : surcroît d’activité, remplacement ou pour une activité saisonnière, et qui, comme son nom l’indique, a une durée de vie limitée dans le temps, soit par une date, soit par la survenance d’un évènement particulier : par exemple, le retour de la personne remplacée ou la fin de la saison. En tout état de cause, si la durée ne peut excéder 18 mois, renouvellement compris, il ne peut être rompu avant son terme ou avant une date minimale prévue d’avance quand il s’agit d’un contrat pour remplacement (sauf faute grave ou force majeure). Il existe aussi le contrat de mission d’intérim, qui obéit aux mêmes règles de rupture que le CDD.
Pour ces deux contrats, il n’est pas exigé de lettre ou de motif de licenciement, puisque le terme est prévu dès le départ, dans le contrat. Toutefois, certains contrats comportent une possibilité de renouvellement et le salarié doit être prévenu en cas de non renouvellement du contrat. Par contre, si, hors clause de renouvellement, la relation de travail se poursuit au terme de ces contrats, ils se transforment en contrats à durée indéterminée.

Les nouveaux reculs sociaux

Mais, depuis Août 2005, est apparu le contrat nouvelle embauche et, très bientôt, le contrat première embauche.
Leur caractéristique commune et principale, c’est que ce sont, juridiquement, des CDI, mais qu’ils comportent une super-période d’essai de 24 mois, qui les précarise de manière inhabituelle.
Ce qui signifie que pendant cette période, dite « période de consolidation », (parce que « période d’essai » ça renvoyait à toutes les conventions collectives, qu’il aurait fallu renégocier) la plupart des règles habituelles du licenciement ne s’appliquent pas. Ainsi, l’employeur n’a pas à justifier d’un motif pour mettre fin au contrat, même sur la lettre de licenciement. Ce qui lui permet, bien sûr, de licencier au premier aléa économique ou à la première attitude du salarié qui lui déplaît : retard, absence pour maladie, refus d’heures supplémentaires non payées, demande de respect de la convention collective, etc… Ce qui est bien moins favorable qu’un CDD, où, on l’a vu, le contrat doit, en tout état de cause, se poursuivre jusqu’à son terme, sauf faute grave ou force majeure.

Des protections bien fragiles

Certes, ces pleins pouvoirs de l’employeur connaissent, théoriquement, quelques limites :
- Le licenciement ne peut se fonder sur un motif discriminatoire (état de santé, mœurs, race, sexe ou participation à une grève) ou sur une pratique de harcèlement,
- Le licenciement ne peut reposer sur un abus de droit (par exemple, l’intention de nuire).
- La protection des femmes enceintes et des victimes d’accident du travail ou de maladie professionnelle s’applique (le licenciement n’est possible que pour un motif économique étranger à l’état de la personne et rendant impossible le maintien du contrat).
- Un licenciement pour un motif disciplinaire devra respecter les règles de procédure spécifiques (entretien, lettre motivée), ainsi qu’un licenciement pour inaptitude.
- Il en est de même un licenciement touchant un candidat aux élections professionnelles ou un représentant du personnel, avec notamment la demande d’autorisation à l’inspecteur du travail.

Mais, dans les faits, ces limites seront très difficiles à invoquer : il faudra que l’employeur ait été particulièrement maladroit ou suffisamment imprudent pour faire état devant témoins d’un motif prohibé de licenciement. Quant au pouvoir d’appréciation de l’inspecteur du travail sur le motif du licenciement d’un salarié protégé, il va falloir être très très habile pour l’exercer.
La seule vraie limite est psychologique : l’employeur devra se faire à l’idée que, ne donnant pas de motif au licenciement, il s’expose à être appelé beaucoup plus souvent qu’avant devant les prud’hommes pour se justifier. Souhaitons que les salariés ne se laissent pas intimider et multiplient les procédures.

Des garanties bien dérisoires sinon virtuelles

Les autres caractéristiques de ces contrats sont ce qu’on pourrait appeler des « contreparties » à la précarité imposée.
D’abord, l’institution d’un préavis pour tout licenciement après le premier mois (toujours appelé période d’essai). Il est de deux semaines dans les six premiers mois du contrat, puis d’un mois. Pour mémoire, dans le CDI classique, la durée du préavis est fixée par les usages ou les conventions collectives: pour une ancienneté inférieure à 6 mois, elle est d’un mois au-delà. Le gain est vraiment minime.
Ensuite, le versement d’une indemnité en cas de licenciement, égale à 8% des sommes perçues depuis le début du contrat. Dans le CDI classique, l’indemnité légale de licenciement est d’un dixième de mois par année d’ancienneté (deux dixièmes en cas de licenciement économique), mais n’est due qu’au bout de 2 ans d’ancienneté ; en revanche, si l’on se réfère à la notion de contrepartie de la précarité, rappelons que l’indemnité de précarité du CDD est de 10 % des sommes reçues, donc supérieure. Le salarié a aussi droit à un accompagnement renforcé du Service Public de l’Emploi, financé par une contribution de 2%, versée par l’employeur : tiens, revoilà la différence avec l’indemnité de précarité des CDD et missions d’intérim ; donc, c’est aux salariés de payer pour la précarité du CNE et CPE.
Par ailleurs, les deux contrats comportent des modalités, différentes, d’indemnisation du chômage complémentaire aux allocations Assedic. Celles-ci ne sont possibles qu’après 6 mois de travail : aussi, est-il prévu, pour le CNE, une indemnisation pour tout salarié licencié après 4 mois de travail. Son montant est de 16,4 € par jour pendant un mois. Dans le cas du CPE, cette indemnisation est versée pendant 2 mois. Certes c’est mieux que rien, mais bien dérisoire, à côté de l’indemnisation Assedic, et alors que c’est le contrat lui-même qui facilite la rupture anticipée.
Enfin, conscient que son CPE apparaîtrait comme cumulant les inconvénients aux yeux des jeunes, de Villepin a fait mine de s’intéresser à leurs difficultés, en annonçant que les jeunes en CPE auraient un accès privilégié au 1% logement et aux possibilité offertes par le Locapass en matière de caution. Mais quel jeune osera s’engager sur un bail avec cette menace pendant 2 ans ? Et la garantie du Locapass ne dure que 18 mois…Il a aussi expliqué que les banques ont annoncé qu’elles ne feraient pas de différence entre CDI classique et CPE dans les ouvertures de crédit. Qui peut croire cela ? On voit bien que le premier ministre ne fréquente pas les mêmes banquiers que les jeunes en recherche d’emploi. Les banquiers feront bien ce qu’ils voudront. Il a aussi consenti à ce que soient décomptés dans le calcul des deux ans de consolidation les stages et CDD déjà effectués dans l’entreprise par le jeune. Ce qui était quand même la moindre des choses.
En définitive, ces garanties sont largement dérisoires, quand elles ne sont pas virtuelles.

Les vrais enjeux

En tout état de cause, on voit clairement que la nouveauté, ce n’est pas que le licenciement soit possible, puisque, avec le CDI classique, il est déjà possible, c’est que l’employeur n’a plus à justifier un licenciement pendant une période extraordinairement longue, 24 mois. Autrement dit, cette mesure ne s’adresse pas aux employeurs de bonne foi, qui pouvaient et pourront toujours licencier pour un motif légitime, mais aux employeurs malhonnêtes, qui ont envie de pouvoir licencier pour n’importe quel motif, dont les moins avouables, sans avoir à se justifier.
Il faut donc bien décrypter le sens caché de la propagande ministérielle : pour le CNE, le ministère du travail disait qu’il s’adressait aux employeurs qui « hésitent à recruter faute d’avoir une visibilité suffisante sur le potentiel de développement de leur marché » ou dont « l’entreprise a des difficultés à absorber un surcroît d’activité ». Purs sophismes : dans le premier cas, l’embauche en CDI répond au besoin, avec la faculté de licencier pour motif économique à tout moment pour baisse d’activité, et dans le deuxième cas, l’embauche en CDD pour surcroît d’activité va de soi, avec la possibilité de garder le salarié si le surcroît devient pérenne. Pour le CPE, la période de deux ans permettrait « aux jeunes de donner toute la mesure de leurs capacités ». Quelle arnaque ! Rien n’empêche de donner aux jeunes cette possibilité dans le cadre d’un CDI classique, mais avec un CPE, s’ils ne donnent pas « toute la mesure de leurs capacités », c’est à dire, en fait, s’ils ne se défoncent pas en acceptant les heures non payées, les tâches moins qualifiées qui n’ont qu’un lointain rapport avec leur poste, on peut les mettre dehors du jour au lendemain pendant deux ans.
Ces nouveaux contrats sont des pousse au crime : ils flattent les tendances les plus rétrogrades des employeurs et donnent raison à ceux qui réclament la fin du droit du travail (appelé pudiquement « l’allègement des procédures » ou la « simplification du code du travail »).
Pour les salariés, c’est leur imposer l’incertitude du lendemain pendant deux ans, voire plus, en cas de succession de CNE ou CPE. C’est mettre fin à l‘état de droit dans l’entreprise, puisque, sous la menace permanente du licenciement, les salariés ne pourront plus réclamer le respect de leurs droits. C’est, enfin, institutionnaliser le passage obligé par la précarité pour accéder à l’emploi.
Et, ne nous y trompons pas, si aujourd’hui, le CNE est réservé aux entreprises de moins de 20 salariés (enfin, en réalité, 20 + autant de jeunes que l’on veut, puisqu’ils ne comptent pas dans les effectifs), qui sont 90 % des entreprises, et si le CPE ne peut être utilisé que pour embaucher des jeunes de moins de 26 ans, dans n’importe quelle entreprise, il ne faut pas être grand clerc pour deviner que la tendance est à la généralisation de ce type de mesure, comme l’a tout de suite demandé le Medef. Laurence Parisot, la nouvelle philosophe en vogue, l’a bien dit : puisque la vie, la santé, l’amour sont précaires, pourquoi le travail ne le serait-il pas ?

D’autant plus que le gouvernement fait tout pour que les employeurs consomment du CPE : toute embauche, y compris en CPE, d’un jeune au chômage depuis au moins six mois vaudra
3 ans d’exonérations de cotisations patronales.

Mais pourquoi s’engager dans une telle régression ?

Le premier ministre justifiait le CPE par la souplesse donnée aux PME pour embaucher, et comme la mesure est passée sans encombres ou presque (si l’on excepte la journée d’action du 4 Octobre), il remet ça avec le CPE, qui serait justifié par la difficulté des jeunes à s’insérer dans le monde du travail. Tout d’abord, on peut être surpris de l’inversion des cibles : le contrat à 2 ans de précarité, c’est pour les entreprises ou pour les jeunes ?
Ensuite, il faut être quand même sacrément gonflé pour dire que comme 70 % des jeunes n’arrivent à trouver qu’un CDD, on va faire en sorte que le plus grand nombre ne trouve qu’un CDI à 2 ans de précarité.
En fait, ces arguments ne sont que des arguties. Le vrai but des ces contrats c’est de commencer à saper la place du CDI et d’imposer la précarisation de la relation de travail comme la règle. Ainsi, outre la satisfaction des tendances les plus libérales de la vie politique française, cela affaiblira le rapport de forces entre les nouvelles tranches d’âge arrivant sur un marché du travail rendu moins favorable aux employeurs par le départ en retraite des baby-boomers et ces employeurs, en recherche éperdue de salariés.

On le voit, les enjeux sont multiples et déterminants pour plusieurs décennies. Raison de plus pour se battre sans répit contre ces régressions !

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