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21 mars 2006

éducateurs PJJ interdits de séjour au tribunal de Marseille

Syndicat National des Personnels de l’Education Surveillée
Protection Judiciaire de la Jeunesse
SNPES-PJJ / FSU
Fédération Syndicale Unitaire
Section des Bouches du Rhône

Communiqué de presse du 14 mars 2006

JOURNEE PORTE OUVERTE AU MINISTERE DE LA JUSTICE ?

AU TRIBUNAL POUR ENFANTS DE MARSEILLE
LES EDUCATEURS DE LA PJJ
SONT INTERDITS DE SEJOUR POUR DEUX MOIS !

Le 06 février dernier, l’ensemble des éducateurs et assistants de service social travaillant dans les trois services de milieu ouvert de la PJJ de Marseille ont envoyé un courrier aux magistrats du tribunal pour enfants. Ils souhaitaient porter à leur connaissance diverses réflexions relatives aux dysfonctionnements constatés lors des audiences en tribunal.

Ces remarques faisaient état :
- de l’absence de salle d’attente et de la promiscuité imposée entre les auteurs d’actes de délinquance et leur victime, générant parfois de vives tensions ;
- de l’absence d’un local de travail pour les avocats, les obligeant à rencontrer leurs clients dans le couloir devant tout le monde, à faire des allées et venues et à discuter entre eux en pleine salle d’audience, pendant les jugements ;

Les professionnels constataient également :
- que les histoires familiales, les compte-rendus d’examens psychologiques, etc. étaient abordés devant les co-auteurs, posant de graves problèmes de confidentialité vis-à-vis de jeunes et de familles issus souvent du même quartier ;
- que de plus en plus fréquemment le magistrat qui juge n’est pas celui qui a ordonné les mesures et suivi le jeune, et qu’il ne connaît donc ni la personnalité, ni la situation, ni l’évolution du jeune, ce qui va à l’encontre de l’esprit même de l’ordonnance de 45 ;
- qu’à plusieurs reprises il y a eu des débordements langagiers de la part de certains membres du Parquet.

Les professionnels de la PJJ souhaitaient avoir un échange avec les magistrats, permettant de « concilier les différentes exigences auxquelles les uns et les autres sont confrontés, dans l’espoir de trouver les voies d’une amélioration du fonctionnement de la Justice au TPE de Marseille ».

Pour seule et unique réponse, ils se sont vu reprocher d’avoir osé porter un regard sur les pratiques du tribunal… et ont été « punis » comme des garnements pour cette offense : lundi 13 mars, on leur a fait transmettre l’interdiction immédiate de se présenter au tribunal – que ce soit pour les jugements ou pour les audiences en cabinet – pendant deux mois !…..

Outre le caractère infantile et infantilisant d’une telle réaction, que signifie cette « interdiction », si ce n’est décider délibérément de priver les mineurs qui passent au tribunal de la parole éducative des professionnels qui se sont occupés d’eux pendant plusieurs mois ? Qui est « puni » sur le fond ?
A coup sûr, pas les éducateurs, mais les adolescents, leur famille, et au-delà la façon dont la justice des mineurs est désormais rendue à Marseille. Ceci est profondément choquant.

Après la « liste noire » des jeunes délinquants du Parquet de Marseille, voici celle de leurs éducateurs !

Nous nous adressons dès à présent aux organisations syndicales de magistrats et d’avocats, afin de dénoncer les conséquences d’une telle décision et chercher à rétablir un dialogue entre professionnels.

09:36 Publié dans Tracts | Lien permanent | Commentaires (0)

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