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22 novembre 2005

DECLARATION DU SDU/FSU au CTP DU 18 NOV SUR LA DPMIS

Ce projet de la DPMIS est un projet qui traduit de fait l’orientation de la politique de santé du département.

Nous nous félicitons d’abord du fait qu’il a été construit sans audit extérieur, avec concertation du personnel, même si tout le monde ne s’y retrouve pas forcément.

La Santé Publique et ses actions qui concernent la lutte contre les maladies infectieuses transmissibles, le cancer, et les actions de PMI, ont été traversées dans leur historique de trois courants qui sont retrouvés dans les missions de ces services : un courant hygiéniste au début de son histoire, puis un intérêt pour les déterminants sociaux de la maladie, et depuis les années 80, la santé publique s’est intéressée à la santé globale avec ses trois composantes

( bien être physique psychique et social) et de santé communautaire où la population est reconnue, comme acteur de sa santé, à côté des professionnels.

La PMI et les autres services de santé se caractérisent dans les textes fondateurs, par cette triple mission de protection, prévention et promotion de la santé.

Dans cet objectif, nous disposons de par la loi d’équipes pluridisciplinaires, compétentes, qui ont pour rôle d’accompagner et de soutenir la vulnérabilité des familles, de réduire son impact ainsi que les situations à risque, de créer un environnement favorable à la santé, dans un réseau pluri-professionnel dont la mission est l’accompagnement global et de proximité des femmes enceintes, des couples, avant et après la naissance, des enfants, en difficulté ou en isolement social.

 

Ce réseau est absolument nécessaire, car chacun, de sa place et avec ses compétences, peut accompagner les difficultés repérées.

Si la PMI de par la loi, ses missions et ses actions, représente une grande part de cette mission, elle ne la représente pas seul : en effet hors la PMI, ces missions existent pour l’hôpital, les maternités, les comités locaux de santé, les DDASS, et la médecine libérale (où le code de déontologie rappelle et souligne cette mission de santé publique pour les libéraux).

 

Si nous retrouvons dans certains paragraphes du projet l’affirmation de cette orientation dans la périnatalité, la parentalité, la volonté d’appartenance aux réseaux, nous regrettons que la notion de pluridisciplinarité et ses effets positifs ne soit pas reconnue, que le rôle de nos services ne soit pas mieux affirmé.

Au lieu de cela la PMI, par exemple en page 8 du texte, est présentée comme un service de santé destiné non pas à compléter, dans une prise en charge et une vision globale de la santé, les autres services(hôpitaux, libéral…) mais à pallier les manques éventuels de ces services.

Il est en effet prévu que l’implantation des lieux d’accueil et de consultations se fera en fonction, entre autres, de l’offre locale de santé et se fera en gros centres, avec perte de la notion de proximité.

 

Or la PMI, est à notre sens et à celui des personnels autre chose : c’est un service qui dispose d’équipes pluridisciplinaires,

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  • qui seules, dans le domaine de la santé et à par le libéral, peuvent se rendre à domicile et aller au devant des familles quand elles le souhaitent;
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  • les seules qui disposent de temps relationnel pour le soutien, si important pour certaines familles et dans certaines situations,
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  • et à être gratuites donc sans logique comptable et sans notion de quota pour la sécurité sociale, et sans coût direct pour les familles.
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Si nous nous félicitons que les compétences du personnel aient été reconnues dans le projet, en favorisant et valorisant les consultations de puéricultrices, et en affirmant le rôle des infirmières dans le dépistage et les actions de santé en écoles maternelles, nous regrettons que par manque de moyens dans certaines MDS une rencontre avec les parents ne puisse se faire systématiquement. Et cela pour que ce dépistage ne soit pas un dépistage de plus, mais puisse, par l’information des parents et le dialogue avec eux, prendre en compte la globalité de l’enfant et de sa santé.

Nous sommes satisfaits que le ciblage par territoire n’ait pas été retenu, par souci de justice et reconnaissance des revendications des personnels.

En effet, il y a précarité et vulnérabilité en dehors des zones ZEP. D’autre part, l’enfant et sa famille ne doivent pas être accueillis comme appartenant à telle ou telle catégorie mais comme sujet, comme humain en éventuelle souffrance, qu’il faut accompagner dans les étapes difficiles qu’ils ont peut-être à traverser ( dues à la maladie, au handicap, aux circonstances de la vie, à la précarité ou l’isolement social) .

. D’autre part, l’enfant et sa famille ne doivent pas être accueillis comme appartenant à telle ou telle catégorie mais comme sujet, comme humain en éventuelle souffrance, qu’il faut accompagner dans les étapes difficiles qu’ils ont peut-être à traverser ( dues à la maladie, au handicap, aux circonstances de la vie, à la précarité ou l’isolement social) .

 

Quant à l’évaluation, nous sommes d’accord qu‘elle est absolument nécessaire pour éviter de déterminer les besoins et nos actions uniquement sur la subjectivité.

Mais la prévention ne se chiffre pas : comment évaluer ce qui n’est jamais advenu, et sans prendre en compte le qualitatif de nos actions ? Ce qui est difficilement pris en compte dans une logique de rentabilité des moyens.

 

Le choix d’une logique de rationalisation et de gestion comptable réduit le sens de nos actions de santé et de prise en compte de la globalité de la famille et de son accompagnement, ce qui est notre mission et notre rôle.

 

L’institution et le Politique sont responsables pour l‘avenir dans un projet de société, dans une notion de contrat social et de démocratie sanitaire, responsables devant la communauté des citoyens, des orientations qu’ils prennent et du choix d ‘action et de vision de la société qu’ils défendent.

Or la politique choisie ne vaut que par les moyens

 

Or la politique choisie ne vaut que par les moyens qui lui sont alloués.

 

Dans un contexte de crise et d’urgence sociale (si important ces derniers temps), de difficulté d’accès aux soins (au sens large) d’une frange de la population dans le département, en tant qu’organisation syndicale, il est de notre responsabilité et de notre devoir de dénoncer les orientations qui réduisent les moyens et de fait la notion de prévention primaire, dans un service de proximité, et dans un rôle de lien social, que les services de santé en général et la PMI en particulier remplissent aussi bien dans les cités que dans les villages.

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