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17 mai 2013

Lettre ouverte au Président Guérini

 

lettre ouverte président insertion Santé 052013.doc

 

Monsieur le Président,

 

La loi du 1er Décembre 2008 entrée en vigueur le 1er juin 2009 a instauré le RSA et confié sa gestion globale au département.

 

Le Décret n° 2012-294 du 1er mars 2012 relatif aux procédures d'orientation, de suspension et de radiation applicables aux bénéficiaires du revenu de solidarité active est entré en vigueur au 1er avril 2012. Véritable symbole de la chasse aux pauvres mis en œuvre par le gouvernement Sarkozy, ce décret a légitimé le renforcement  des sanctions infligées aux allocataires qu’ils soient seuls ou en famille et autorisé la suspension du versement de l’allocation jusqu’à 80% de son montant.  

 

En mars 2012 déjà, le syndicat CGT vous avait interpellé sur les dangers d’adopter un traitement répressif de la pauvreté et de l’exclusion.

 

Pourtant, malgré les orientations politiques de notre collectivité, force est de constater que l’assemblée départementale à opté pour le système de sanctions les plus élevées.

 

Comment notre Département chef de file de la politique d’Insertion peut-il  soutenir, au nom de la Protection de l’Enfance dont il a la charge et du respect de l’article 25 de la Déclaration universelle des droits de l’homme « toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille , notamment pour l’alimentation, l’habillement, le logement, les soins médicaux… » la mise en œuvre d’un tel dispositif de suspension de droit, générateur de souffrance et de mise en danger des plus vulnérables ?

La demande d’aide alimentaire et la souffrance sociale n’ont jamais été aussi grandes et nous attendions, aujourd’hui, que notre collectivité face barrage à toute forme de discrimination et de répression de la pauvreté.

 

Le service social départemental  se voit contraint de débloquer en urgence des aides financières pour permettre aux familles suspendues de leurs droits un dépannage alimentaire laissant bien des enfants dans le plus strict dénuement.

 

Le durcissement du dispositif RSA à l’égard des procédures de suspension s’accompagne de plus, dans notre département d’un recul sans précédent de la place de l’axe santé  dont, pourtant, notre collectivité pouvait s’enorgueillir.

 

En effet partout en France, la politique des Bouches du Rhone en matière de prise en charge du public allocataire du RSA en difficulté de santé était enviée car considérée comme réellement progressiste, volontariste, dans un souci de prise en compte globale de la précarité. 

Aujourd’hui disparaissent  sur les territoires, les actions santé nutrition qui pourtant ont fait leurs preuves depuis des années s’inscrivant pour les plus vulnérables comme un premier pas vers l’autonomie.

Cette politique incarnait la prise en compte de plus précaires et apportait aux populations concernées une véritable reconnaissance de leurs difficultés.

 

Nous demandons aujourd’hui à l’assemblée départementale d’oser l’engagement aux cotés des populations, de revenir à un système de sanctions cohérent avec la mission de protection des vulnérables et de renforcer la conception de prise en charge globale des usagers.

 

Les professionnels de terrain vous demandent le maintien des actions santé comme celles centrées sur le social et une conception de la contractualisation compatible avec les droits humains et la dégradation sans précédent de la réalité sociale. 

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