22 mars 2012
TRAVAIL SOCIAL
- la mise en œuvre de droits sociaux pour tous : emploi décent, augmentation des salaires et des retraites, revalorisation des minima sociaux, droit au logement, droit à la santé, fiscalité juste, progressive et redistributive ;
- un travail social respecté, reconnu et à l’autonomie protégée, disposant des moyens d’accompagner les publics des services sociaux : moyens en personnel qualifié, reconnaissance des qualifications professionnelles, intégration en catégorie A type pour les fonctionnaires et statut de cadre pour le secteur associatif, respect des droits des publics des services sociaux, péréquation de ressources pour compenser les inégalités territoriales, etc.
"Les collègues sont confrontés sur le terrain à une situation de plus en plus dégradée". C'est le Syndicat national unitaire Collectivités locales, Intérieur et Affaires sociales (SNUCLIAS-FSU) qui le dit, alors que l'organisation, qui défend les intérêts des travailleurs sociaux de la fonction publique, a envoyé, mardi 20 mars, un courrier aux candidats aux élections 2012 pour les interpeller "sur le bilan des politiques sociales actuelles et leur conséquences sur les populations et le travail social".
Ce texte, qui s'accompagne d'une brochure détaillant les constats et les revendications du syndicat, doit être adressé à huit des postulants à l'Elysée, à l'exception de Marine Le Pen et de Jacques Cheminade, qui "ne présentent pas les garanties républicaines nécessaires", selon son secrétaire général, Didier Bourgoin.
Le SNUCLIAS-FSU s'y prononce, en premier lieu, pour "la mise en oeuvre de véritables droits sociaux pour tous, afin de rompre avec l'aggravation des phénomènes de précarité et de misère sociale".
Une revendication qui passe, entre autres, par la garantie d'un emploi décent pour tous, par l'augmentation des salaires et des retraites, par la revalorisation des minima sociaux ou encore par l'effectivité du droit au logement. L'organisation syndicale réclame en outre "un travail social respecté, reconnu et à l'autonomie protégée" et "qui dispose des moyens d'accompagner les publics des services sociaux".
Reconnaissance des professionnels
Une exigence qui inclut la reconnaissance des qualifications professionnelles, à commencer par l'homologation au niveau II français des diplômes d'Etat du travail social obtenus après trois ans d'études supérieures, ou encore l'intégration, dans la fonction publique, des travailleurs sociaux en catégorie A type et la création d'une filière complète jusqu'en A+ pour l'ensemble des agents du social et de l'éducatif. Sans oublier "la fin de la casse des conventions collectives du secteur sanitaire, médico-social et social (CC51 et CC66)".
L'une des demandes ainsi portées à la connaissance des candidats aux scrutins présidentiel et législatifs concerne "le respect des droits des publics des services sociaux et la protection renforcée des informations détenues par les travailleurs sociaux, le gel et la mise à plat de l'informatisation du travail social", dans l'intérêt des familles.
Pour le maintien de la cohésion sociale
Car "les salariés et les métiers du travail social ont ceci de particulier qu'ils ne peuvent pas défendre leurs propres intérêts sans défendre en même temps ceux des personnes pour lesquelles ils travaillent", et donc "des plus vulnérables, des plus fragiles", a pour sa part commenté Hervé Heurtebize, secrétaire national du SNUCLIAS-FSU, devant la presse spécialisée.
Une exigence d'autant plus cruciale à ses yeux que ses bénéficiaires ne peuvent pas être réduits aux usagers quotidiens des services sociaux, les demandeurs d'aides et de prestations sociales, d'aide éducative, "ceux qui sont qualifiés de pauvres, de précaires, d'exclus, de marginaux".
Car "les personnes bénéficiaires du travail social sont aussi en dernière instance tous les citoyens tant il est vrai que le travail social constitue l'un des éléments de maintien de la cohésion sociale". Ceci étant "encore plus vrai aujourd'hui que beaucoup de nos concitoyens peuvent redouter qu'une rupture dans leur vie professionnelle, familiale, dans leur santé, ne les précipite dans l'exclusion sociale".
Cette interpellation constitue donc "un cri d'alarme sur les conditions d'exercice du travail social et aussi sur la dégradation de notre société".
Et le représentant syndical de décrire une situation où "les travailleurs sociaux passent désormais une partie de plus en plus importante de leur temps à remplir des dossiers d'autant plus volumineux que les aides se réduisent".
Un autre facteur mis en cause par le SNUCLIAS dans la dégradation des conditions de travail des professionnels du social réside par ailleurs dans les exigences croissantes d'une évaluation ressentie comme "une suspicion quantitative de la qualité de notre travail", a regretté pour sa part Gaëlle Chollet, assistante sociale dans le Cher, en soulignant le sentiment prégnant de "perte de sens" ressenti par les travailleurs sociaux dans leur activité.
"Est-ce que les travailleurs sociaux sont les agents de la régulation sociale ?", s'est interrogé à cet égard Didier Bourgoin, le secrétaire général du syndicat, en s'insurgeant : "Est-ce que leur travail, c'est d'apprendre aux familles à vivre avec les minima sociaux ?"
Et que penser des "demandes de placement d'enfants pour la seule raison que leurs parents n'ont pas de logement ?", avec pour conséquence "des familles séparées, disloquées du seul fait de problèmes sociaux et pas de comportements répréhensibles", s'est-il enfin indigné.
07:37 Publié dans DGAS, Tracts | Lien permanent | Commentaires (0)
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