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27 juillet 2018

L’affaire Benalla : une série de mensonges au mépris du statut de la Fonction Publique

Il est assez clair qu’un fonctionnaire, frappant à terre un administré, serait rapidement révoqué et la version des faits de l’administration portée à la connaissance du procureur de la république. On voit régulièrement des sanctions disciplinaires lourdes, justifiées ou non pour moins que ça.

Pour le préfet de police de Paris, « ces faits résultent de dérives individuelles inacceptables, condamnables, sur fond de copinage malsain ».

Il apparait au vu des évènements que la série d’omissions, de mensonges, de justifications sans fondement s’étend en réalité jusqu’aux sommets de l’Etat, sur fond de privatisation des fonctions publiques jusqu’à leur plus haut niveau et d’affranchissement des règles de droit et cela au-delà de dérives individuelles.

Et, c’est à ce titre que que les personnels de la Fonction Publique et notre syndicat sont concernés.

Le statut est une garantie d’égalité d’accès aux services publics pour les usager-es et d’indépendance des fonctionnaires.

Pourtant tout dans cette affaire est négation du statut de la Fonction publique et des règles de droit. Illustrons le sur un point, la question de la sanction disciplinaire qui relève du grand « n’importe quoi ».

Les sanctions prises jusqu’à présent, une mise à pied de deux semaines avec suspension de salaire et un changement d’affectation, étaient un « dernier avertissement avant licenciement », a déclaré jeudi 19 juillet le porte-parole de l’Elysée, Bruno Roger-Petit.

« M. Benalla a touché pour le mois de mai son salaire intégral », a déclaré M. Strzoda devant la commission d’enquête de l’assemblée nationale le lundi suivant ajoutant que « les quinze jours de suspension feront l’objet d’une retenue sur les droits à congés qu’il avait en reliquat au titre de l’année 2017 ». Il a précisé que cela aurait lieu lors du solde de tout compte avant licenciement.

Le maintien de la rémunération d'Alexandre Benalla confirme que la suspension du 2 mai n’était pas une sanction. En effet, l’article 43 du Décret n° 86-83 du 17 janvier 1986 relatif aux dispositions générales applicables aux agents contractuels de l'Etat dispose bien qu’il s’agit d’une mesure conservatoire, en cas de faute grave commise par un agent non titulaire, qu'il s'agisse d'un manquement à ses obligations professionnelles ou d'une infraction de droit commun, dans l’attente d’une décision, et qu’en attendant, « L'agent non titulaire suspendu conserve sa rémunération et les prestations familiales obligatoires ». Si dans le délai de la suspension (d’un maximum de quatre mois) « aucune décision n'a été prise par l'autorité précitée, l'intéressé, sauf s'il fait l'objet de poursuites pénales, est rétabli dans ses fonctions ».

Le rapport CAP 22 qui remet en cause le statut de la fonction publique, ainsi que l’élargissement de l’extension du recours au contrat sur les missions de direction et d’encadrement de la Fonction Publique via la loi Pénicaud récemment adoptée illustre la tendance de la présidence et du gouvernement à vouloir se débarrasser de toute règle. C’est dans ce contexte qu’on peut d’autant plus s’indigner et s’inquiéter de l’affaire Benalla.

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09 juillet 2018

Communiqué de presse de la FSU

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La FSU se félicite de la décision du Conseil constitutionnel qui reconnait la fraternité comme un principe constitutionnel

« Il découle de ce principe la liberté d’aider autrui, dans un but humanitaire, sans considération de la régularité de son séjour sur le territoire national », affirme le Conseil constitutionnel qui, par voie de conséquence, censure les mots « séjour irrégulier ». Ainsi la politique d’intimidation et de répression des aidant.es solidaires se voit condamnée de fait.

La lutte se poursuit : le débat en cours sur le projet de loi asile et immigration devra prendre en compte cette nouvelle exigence constitutionnelle afin de ne pas effectuer un tri entre les aidant.es et les aidé.es.

La FSU qui a soutenu toutes celles et ceux qui se voyaient jugés pour « délits de solidarité » estime que cette première victoire est aussi la leur grâce à leur engagement.

C’est une décision qui sans aucun doute va aussi permettre un autre regard de la société sur l’immigration et l’accueil digne des migrant.es.